Trump a diligenté une opération d'influence clandestine de la CIA contre la Chine

Reuters

Publié le 14/03/2024 15:53

WASHINGTON, le - Donald Trump a autorisé la CIA quand il était président des Etats-Unis à mener une campagne clandestine sur les réseaux sociaux chinois visant notamment à alimenter les critiques de l'opinion publique chinoise contre son gouvernement, ont déclaré à Reuters trois anciens responsables américains ayant une connaissance directe de cette opération secrète.

Selon ces responsables, la CIA a constitué en 2019, soit deux ans après l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, une petite d'équipe d'agents intervenant sur les réseaux sociaux sous une fausse identité pour tenter de discréditer le pouvoir de Xi Jinping.

Ces agents ont relayé des allégations selon lesquelles des membres du Parti communiste chinois ont caché à l'étranger de l'argent détourné, ou encore de corruption et de gaspillage d'argent public concernant des projets d'infrastructures des "routes de la soie", clé de voûte de la politique commerciale chinoise, ont précisé les responsables.

Ces allégations reposaient sur des faits réels mais elles ont été artificiellement amplifiées par de faux profils, ont-ils ajouté. L'un des objectif de ces divulgations était de susciter une certaine paranoïa chez les dirigeants chinois et de les pousser à consacrer des ressources considérables à la traque de "fantômes" sur internet, a dit un des responsables.

La porte-parole de la CIA, Chelsea Robinson, n'a pas souhaité faire de commentaire sur l'existence du programme d'influence, ses objectifs ou ses impacts.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré à Reuters que cette initiative témoignait de la volonté des Etats-Unis de "manipuler l'opinion publique internationale".

RÉPONSE À L'"AGRESSIVITÉ" CHINOISE

Selon les responsables américains, l'opération clandestine initiée en 2019 se voulait une réponse à la campagne d'influence agressive et parfois coercitive vis-à-vis de certains pays menée par la Chine au niveau mondial, alors que Donald Trump avait entamé dès son arrivée à la Maison blanche un bras-de-fer commercial avec Pékin.

Elle a été dictée par Matt Pottinger, un responsable du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche à l'époque, et motivée par des cyberattaques chinoises ou encore des vols de propriété intellectuelle, ont-ils dit.

Contacté par Reuters, Matt Pottinger a dit ne pas vouloir commenter "l'exactitude ou l'inexactitude des allégations concernant les activités des services de renseignement américains".

D'anciens responsables américains ont évoqué une opération plus ambitieuse qui visait aussi les opinions publiques de pays avec lesquels la Chine a établi de solides relations, que ce soit en Asie du Sud-Est, dans le Pacifique ou en Afrique, ont dit quatre anciens responsables.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant