Taïwan: La Chine rétrograde ses relations diplomatiques avec la Lituanie

Reuters

Publié le 21/11/2021 14:33

Mis à jour le 21/11/2021 16:25

par Norihiko Shirouzu et Andrius Sytas

PEKIN/VILNIUS (Reuters) - La Chine a rétrogradé dimanche ses relations diplomatiques avec la Lituanie, qui a autorisé l'ouverture à Vilnius d'une ambassade de facto de Taïwan.

Formellement appelée "République de Chine", l'île de Taïwan n'est pas reconnue par la plupart des pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Pékin.

Leurs ambassades utilisent généralement le nom "Taipei" pour présenter l'île afin de ne pas froisser la Chine continentale qui considère Taïwan comme une province rebelle sous son contrôle.

La Chine avait exprimé sa colère l'été dernier après l'annonce de l'ouverture d'un bureau de représentation taïwanais à Vilnius, ouverture effective depuis jeudi. Pékin avait rappelé son ambassadeur en août en signe de protestation.

La décision lituanienne d'ignorer la réprobation chinoise "porte atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Chine et interfère gravement dans les affaires internes de la Chine", a déclaré dimanche dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, parlant d'"un mauvais précédent sur la scène internationale".

Les relations entre Pékin et Vilnius sont rétrogradées au rang de "chargé d'affaires", indique-t-il.

"Nous exhortons la partie lituanienne à corriger ses erreurs immédiatement et à ne pas sous-estimer la ferme détermination du peuple chinois (...) à défendre sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale", souligne le ministère.

Le ministère lituanien des Affaires étrangères a exprimé en retour ses "regrets" dans un communiqué.

"La Lituanie réaffirme son adhésion à la politique 'Une Chine' mais a dans le même temps le droit d'étendre sa coopération avec Taïwan, et d'accepter et d'établir des représentations non-diplomatiques qui permettent de développer des relations, comme cela a été le cas dans beaucoup d'autres pays", explique-t-il, soulignant que sa politique obéit à des considérations économiques.

Le Conseil des affaires continentales taïwanais a dénoncé "l'impolitesse et l'arrogance" de la Chine, estimant que Pékin n'avait aucunement le droit de commenter une affaire ne relevant pas de sa politique intérieure.