Pyongyang a tiré des missiles balistiques alors que Blinken se rendait à Séoul

Reuters

Publié le 18/03/2024 09:31

Mis à jour le 18/03/2024 13:35

SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a lancé pour la première fois depuis deux mois lundi des missiles balistiques en direction de la mer, alors que le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, participait dans la journée à Séoul à une conférence organisée par le président sud-coréen Yoon Suk-yeol.

D'après l'armée sud-coréenne, plusieurs missiles à courte portée ont été tirés au large de la côte orientale de la Corée du Nord depuis la capitale Pyongyang, parcourant une distance d'environ 300 kilomètres. Elle a dénoncé une "provocation évidente", ajoutant partager avec les Etats-Unis et le Japon les informations dont elle disposait.

Le département de la Défense américain a également condamné les tirs, déclarant qu'ils violaient plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu et constituaient un risque pour la stabilité de la région.

A Tokyo, le ministère japonais de la Défense a signalé le lancement de trois missiles nord-coréens ayant parcouru une distance d'environ 350 kilomètres.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a condamné le tir nord-coréen après que les garde-côtes du pays ont rapporté le lancement d'un projectile semblant être un missile balistique ayant atterri hors de la zone économique exclusive japonaise.

Pyongyang multiplie depuis plusieurs semaines les essais avec des armes conventionnelles, des exercices souvent supervisés personnellement par le numéro un nord-coréen Kim Jong-un.

Le ministre de la Défense sud-coréen, Shin Won-sik, a indiqué au cours d'une conférence de presse que Séoul et Washington étaient attentifs à l'utilisation de ces missiles.

"Nous ne sommes pas certains de savoir si ces missiles sont destinés à renforcer la ligne de front ou à l'exportation vers la Russie. Mais il existe un risque non négligeable que ces missiles étaient en phase finale de test avant leur envoi pour la Russie", a précisé le ministre.

Shin Won-sik a indiqué qu'au moins 7.000 containers de munitions avaient été exportés en Russie depuis juillet, en échange de nourriture et de carburant.

La France a condamné, par la voix du Quai d'Orsay, les tirs nord-coréens, qu'elle qualifie d'"actions déstabilisatrices", et assuré la Corée du Sud et le Japon de sa solidarité.