Philippe mû par le "cauchemar" de l'"effondrement" français

Reuters

Publié le 16/02/2018 11:59

Mis à jour le 16/02/2018 12:10

Philippe mû par le "cauchemar" de l'"effondrement" français

PARIS (Reuters) - Edouard Philippe a déclaré vendredi que la crainte d'un "effondrement" de la France, "un cauchemar", inspirait son action et ses décisions aux fins, notamment, d'"une crédibilité militaire restaurée."

Le Premier ministre, qui s'exprimait à Paris devant des membres de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), a expliqué que "L'Etrange défaite", témoignage de l'officier et historien Marc Bloch sur la défaite française de 1940, accompagnait ses pas depuis son service militaire en 1994.

"Ce livre m'a beaucoup impressionné parce qu'il est pour moi une forme de cauchemar. Il montre que les Français, en 1940, ont pu vivre, alors même qu'ils pensaient que c'était impossible, inenvisageable, l'effondrement complet de leur pays", a-t-il poursuivi.

"Depuis que j'ai effectué mon service militaire, depuis que j'ai commencé ma vie professionnelle, d'abord dans la fonction publique ensuite dans l'engagement politique, parallèlement dans des entreprises privées, j'ai ce cauchemar en tête", a-t-il confié.

"L'idée que si nous n'y prenons pas garde, notre pays peut lui aussi, à nouveau, s'effondrer."

"Nous devons toujours agir et préparer l'avenir comme si cette perspective, (...) celle que Marc Bloch a décrite, n'était pas impossible, était dans l'ordre du possible. Comme si nous devions nous y préparer, comme si nous devions tout faire pour éviter qu'elle puisse advenir", a affirmé Edouard Philippe, défendant à cette aune les réformes de son gouvernement.

Le chef du gouvernement, en présence des chefs d'état-major, a ainsi souligné la nécessité d'"une crédibilité militaire restaurée", ambition portée par la loi de programmation militaire 2019-2025 qui prévoit 295 milliards d'euros pour les armées.

Cet effort financier "considérable" est "la seule façon pour nous de remédier à l'érosion insidieuse que subissent nos capacités militaires depuis plusieurs décennies", a-t-il concédé.