Mali: Les rebelles touaregs disent avoir pris une base laissée vacante par l'Onu

Reuters

Publié le 31/10/2023 20:40

DAKAR (Reuters) - Les rebelles touaregs ont revendiqué mardi la prise d'une base militaire laissée vacante par l'Onu à Kidal, ville stratégique du nord du Mali, ce qui pourrait provoquer une intensification des affrontements avec l'armée malienne, laquelle espère reprendre le contrôle de la région.

Un regain des combats a été constaté dans le nord du pays depuis le mois d'août entre les groupes rebelles touaregs et l'armée malienne, en partie du fait de la décision de la junte au pouvoir à Bamako de demander en juin le départ de la mission de maintien de la paix de l'Onu (Minusma), qui a contribué pendant des années à préserver un équilibre précaire.

La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui réunit les principaux groupes rebelles touaregs du nord du Mali, a déclaré ces deux derniers mois avoir pris le contrôle ou pillé plusieurs bases militaires.

Située dans une zone historiquement contrôlée par les rebelles, que la junte militaire ambitionne de reprendre, la base de Kidal était l'une des plus importantes de la Minusma et est devenue la huitième base à fermer dans le centre et le nord du Mali.

La mission locale de l'Onu a confirmé avoir quitté les lieux, précisant avoir auparavant détruit les équipements qui s'y trouvaient.

Elle a déclaré dans un communiqué que "les conditions de départ de toutes ces bases ont été extrêmement compliquées".

Des analystes en sécurité estiment que d'importants affrontements pourraient désormais éclater à Kidal, nuisant encore davantage à la situation sécuritaire dans le pays d'Afrique de l'Ouest, secoué depuis des années par une insurrection de groupes islamistes liés à Al Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).

On ne connaît pas pour l'heure précisément la situation autour de la base de Kidal. Une source au fait des événements a déclaré que les rebelles ont pris le contrôle d'une piste située près de la base dès que les soldats de l'Onu sont partis. Un habitant a rapporté que les rebelles contrôlaient la base, sans donner plus de précisions.

L'Onu a dit ne pas connaître la situation ultérieure à son départ de la base.