L'Ukraine réclame des armes et une aide humanitaire face au choléra

Reuters

Publié le 11/06/2022 11:25

Mis à jour le 12/06/2022 11:30

KYIV (Reuters) - L'Ukraine a demandé samedi aux Occidentaux d'accélérer leurs livraisons d'armes pour résister aux pilonnages de l'armée russe dans le Donbass et à la communauté internationale de lui fournir une aide humanitaire face à la propagation de maladies comme le choléra à Marioupol.

A Sievierodonetsk, verrou de l'est de l'Ukraine, dans la région de Louhansk, que l'armée russe s'efforce d'encercler, des combats de rue meurtriers opposent les deux camps qui subissent probablement des pertes élevées, a déclaré le renseignement britannique dans son point quotidien sur le conflit.

En fin de journée, le gouverneur de la région de Louhansk, Serhiy Gaidai, a déclaré que le bombardement russe de l'usine chimique d'Azot, à Sievierodonetsk, avait provoqué un violent incendie après la fuite de plusieurs tonnes de pétrole. Il n'a pas précisé si l'incendie de l'usine, où des centaines de civils se sont réfugiés, avait été maîtrisé.

Selon Kyiv, les forces russes ont au moins 10 fois plus de pièces d'artillerie que les forces ukrainiennes alors que la guerre dans le Donbass, principal objectif stratégique de Moscou plus de trois mois et demi après le début de son opération d'invasion, est désormais principalement une bataille d'artillerie.

"Nous allons certainement l'emporter dans cette guerre que la Russie a déclenchée", a cependant déclaré le président ukrainien Volodimir Zelensky lors d'une conférence à Singapour par liaison vidéo. "C'est sur les champs de bataille en Ukraine que se décident les futures règles de ce monde."

Sur le terrain, l'état-major ukrainien a déclaré samedi que les forces russes avaient sécurisé des positions dans deux villages proches de Sievierodonetsk.

Selon le gouverneur de la région de Louhansk, les Russes contrôlent la majeure partie de la ville, qui comptait 100.000 habitants avant la guerre.

La principale route reliant Bakhmout à Lyssitchansk et Sievierodonetsk est la cible de pilonnages permanents mais les positions y restent inchangées, a ajouté Serhiy Gaidai.

CHOLÉRA À MARIOUPOL

Les forces russes tentent de progresser au nord et au sud de Sievierodonetsk mais n'ont enregistré que des gains limités, selon l'Ukraine et les renseignements britanniques.

D'après Kyiv, la Russie a regroupé des troupes, ravitaillées en munitions et carburant, en prévision d'offensives sur deux villes de la région de Donetsk, Sloviansk et Siversk.

Les frappes russes ont interrompu samedi l'alimentation électrique des deux plus grandes villes de Donetsk contrôlées par l'Ukraine, Kramatorsk et Sloviansk, a écrit le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur l'application Telegram.

S'exprimant par la suite à la télévision nationale, il a parlé d'une stratégie délibérée visant à couper l'électricité dans les villes de Donetsk qui restent aux mains des Ukrainiens. "L'ennemi comprend où il frappe et dans quel but", a-t-il déclaré.

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Dans le sud de l'Ukraine, le maire de Marioupol, ville portuaire du Donbass réduite à l'état de ruines après un siège de plusieurs semaines par la Russie, a déclaré que les infrastructures sanitaires étaient détruites et que des cadavres pourrissaient dans les rues.

"Il y a une épidémie de dysenterie et de choléra", a dit Vadym Boïtchenko à la télévision ukrainienne. "La guerre qui a emporté 20.000 habitants (...) malheureusement avec ces infections, va coûter la vie à des milliers d'habitants supplémentaires."

Le maire de Marioupol a appelé les Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouges à mettre en place un couloir humanitaire pour permettre aux habitants encore sur place de quitter la ville, désormais contrôlée par Moscou.

Volodimir Zelensky avait auparavant accusé la Russie de chercher à "briser chaque ville du Donbass".

"Sievierodonetsk, Lyssytchansk, Bakhmout, Sloviansk, beaucoup, beaucoup d'autres", a-t-il dit. "Toutes ces ruines étaient autrefois des villes heureuses."

Chaque camp affirme infliger de nombreuses pertes au camp adverse.

Un conseiller de Zelensky, Oleksiy Arestovytch, a estimé dans une interview sur les réseaux sociaux que la Russie perdait en moyenne cinq à six fois plus de combattants que l'Ukraine.