L'Etat reste engagé dans la lutte contre la pauvreté, selon Macron

Reuters

Publié le 21/11/2017 15:04

L'Etat reste engagé dans la lutte contre la pauvreté, selon Macron

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a assuré mardi que l'Etat ne se désengageait pas de la lutte contre la pauvreté, au premier jour de la 33e campagne hivernale des Restos du Coeur qui ont exprimé leur préoccupation face à une potentielle baisse de l'aide sociale et financière, notamment européenne.

"Il y a de l'action publique, l'Etat ne se désengage en aucune façon, mais l'Etat travaille avec les collectivités publiques et les associations, en particulier les grandes associations comme les Restos, donc on a besoin d'eux", a dit le chef de l'Etat à l'issue d'une visite dans un centre des Restos du Coeur, dans le Xe arrondissement de Paris.

"Il y a une loi qui est passée il y a quelques années contre le gaspillage alimentaire, elle est appliquée et on va renforcer encore son application", a-t-il aussi déclaré à la presse avant de prendre un bain de foule dans le voisinage du centre d'aide.

"Moi je demande à tous les supermarchés et les épiciers d'essayer de s'engager pour lutter contre le gaspillage alimentaire et donner ce qui est en trop et qui est parfaitement utilisé et distribué dans ces centres".

Selon l'Insee, neuf millions de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté en France. Lors de la campagne d'hiver l'année dernière, les bénévoles des Restos du Coeur ont distribué 135,8 millions de repas, un record.

Le déplacement du chef de l'Etat, accusé ces derniers mois de mener une politique favorable aux plus aisés, est "un signal positif pour la société française", a estimé le président de l'association fondée par Coluche en 1985.

"Quelles que soient ses motivations, ça veut dire qu'il est préoccupé par le maintien de la cohésion sociale dans notre pays", a dit Patrice Blanc lors de la visite au cours de laquelle il devait demander au chef de l'Etat de mettre en place "concrètement" son plan de lutte contre la pauvreté.

Le coup d'envoi le 17 octobre d'une concertation sur la lutte contre la pauvreté des jeunes et des enfants a été plutôt bien accueilli par les associations qui s'inquiètent toutefois de la décision du chef de l'Etat de ne pas revaloriser le revenu de solidarité active (RSA).

ACTION EUROPÉENNE

Autre motif de préoccupation des Restos du Coeur : la pérennisation du Fonds européen d'assistance aux démunis (FEAD), qui permet à l'association de financer un quart des produits alimentaires distribués.

Ce fonds est doté de 3,8 milliards d'euros pour la période 2014-2020, dont 500 millions d'euros pour la France.

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Emmanuel Macron doit "défendre à Bruxelles le renouvellement du budget du FEAD puisque la Commission doit remettre sur le tapis le budget 2020-2025", a estimé Patrice Blanc. "On sait qu'avec le Brexit il y aura des conséquences budgétaires : il ne faudrait pas que ce fonds soit remis en cause."

Il "représente pour nous le quart des produits alimentaires que l'on distribue et donc ce serait catastrophique si jamais on n'obtenait pas le renouvellement, voire même une amélioration de ce fonds pour nous et pour les autres pays", a-t-il considéré.

Le chef de l'Etat, dont l'équipe avait assuré pendant la campagne présidentielle qu'il se mobiliserait pour obtenir la prolongation de ce fonds, a salué "la vraie action européenne qui est menée pour l'aide alimentaire."