Les principaux points du conseil franco-allemand de Meseberg

Reuters

Publié le 19/06/2018 14:51

Les principaux points du conseil franco-allemand de Meseberg

PARIS (Reuters) - A dix jours du conseil européen de Bruxelles, Emmanuel Macron et Angela Merkel se retrouvent ce mardi au château de Meseberg pour un conseil des ministres franco-allemand crucial dont voici les principaux dossiers.

REFORME ZONE EURO

Il s'agit du point le plus épineux qui pourrait contraindre Emmanuel Macron à revoir ses ambitions à la baisse. En un an, les lignes ont certes bougé mais les divergences persistent.

Si Angela Merkel est favorable à un budget d'investissement de la zone euro, elle évoque un montant "limité à deux chiffres en milliards d'euros", soit quelques dizaines de milliards d'euros. Un chiffre très inférieur à celui prôné l'an dernier par Emmanuel Macron qui parlait d'un budget équivalent à "plusieurs points du PIB de la zone euro", soit plusieurs centaines de milliards d'euros, qui puisse faire de l'investissement mais aussi de la stabilisation en cas de crise.

La chancelière a par ailleurs apporté son soutien à l'idée de transformer le mécanisme européen de stabilité (MES) - dispositif de gestion des crises financières - en un Fonds monétaire européen (FME) qui pourrait proposer des prêts à court terme aux pays en difficulté économique. Mais elle a précisé que ce fonds devrait être en mesure d'évaluer la viabilité de la dette des Etats membres et qu'il devrait disposer des instruments lui permettant de "la rétablir si nécessaire", ce qui sous-entend des possibilités de restructuration.

Concernant l'achèvement de l'union bancaire, Angela Merkel est restée floue malgré les efforts déployés par Paris pour tenter de la convaincre de s'engager sur un calendrier précis pour la mise en place du système européen de garantie des dépôts ou la création d'un filet de sécurité en cas de résolution bancaire. Aucune solution définitive n'est attendue à Meseberg.

MIGRANTS

Une semaine à peine après l'affaire de l'Aquarius qui a ravivé les fractures entre Etats membres, Emmanuel Macron et Angela Merkel devraient afficher un front commun sur la question migratoire avec un seul mot d'ordre : la réponse ne peut être décidée et mise en œuvre efficacement qu'au niveau européen.

A Paris, on revendique une "convergence très forte" avec Berlin, notamment sur la question d'une "intégration plus poussée, de la place des frontières européennes et sur la réforme de l'asile européen".

Les deux capitales appellent d'un même voix à un renforcement de Frontex, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, et espèrent un accord sur ce point à Bruxelles fin juin.

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Il n'en reste pas moins que la marge de manoeuvre s'annonce délicate pour Angela Merkel, pressée par ses alliés conservateurs bavarois de la CSU et son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, qui prône une action unilatérale.

DÉFENSE

L'"initiative européenne d'intervention" (IEI) sera également abordée par les deux dirigeants. Emmanuel Macron, qui appelle de ses voeux depuis septembre 2017 une autonomie stratégique européenne, espère pouvoir aboutir à un accord mardi à Mesberg afin de favoriser le lancement de l'IEI en juin. Des débats existent à l'heure actuelle sur les liens qui perdureront entre l'IEI et la coopération structurelle permanente (CSP) qui regroupe tous les pays en matière de défense.

"On espère que ce point finira d'être acté entre la France et l'Allemagne mardi prochain, sachant que les Allemands et les Français se sont déjà énormément rapprochés", indique-t-on à l'Elysée.

La coopération bilatérale "sur l'avion du futur" et en matière d'équipement en chars sera elle respectivement précisée et actée mardi.

IMPÔTS SUR LES SOCIÉTÉS

Lors du dernier conseil franco-allemand, Paris et Berlin s'étaient engagés à adopter une "position commune" d'ici fin 2017 sur le projet de réforme de l'impôt sur les sociétés proposé par la Commission européenne afin d'"accélérer l'harmonisation fiscale" dans l'Union européenne.

Le calendrier initial n'a pas été tenu mais cette position commune serait désormais à portée de main et pourrait être annoncée mardi à Meseberg. "C'est une percée par rapport à des travaux qui ont dix ans d'ancienneté", fait-on valoir à l'Elysée. L'idée, c'est de porter cette "position commune dans le texte européen en cours de discussion pour que dans les deux, trois ans qui viennent on puisse avoir une harmonisation".