Les difficultés rencontrées par l'armée russe pourraient l'obliger à se retirer du sud, selon les soldats ukrainiens

Reuters

Publié le 21/10/2022 20:59

par Jonathan Landay

SUR LA LIGNE DE FRONT AU NORD DE KHERSON, Ukraine (Reuters) - Les soldats ukrainiens déployés au nord de la ville occupée de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, estiment que les forces russes pourraient abandonner leurs positions et se retirer au-delà du Dniepr.

Les soldats russes auraient subi des pertes humaines et matérielles, et rencontreraient des problèmes d'approvisionnement, selon les déclarations faites vendredi par des soldats ukrainiens à Reuters.

"Ils ont peu de munitions, d'hommes et leur équipement est défectueux", a expliqué à Reuters le commandant de l'unité de 600 hommes déployée dans la province de Mikolaïv, limitrophe de la région de Kherson.

Les Russes "subissent constamment des pertes dans ce secteur, et nous faisons tout notre possible pour qu'ils s'en retirent aussi vite que possible", continue cet ancien propriétaire d'entreprise agricole des alentours de Lviv, connu sous le nom de guerre de "Fougas".

L'armée russe a reculé de 20 à 30 km ces dernières semaines dans le secteur de Kherson et elle risque d'être acculée sur la rive droite, ou occidentale, du fleuve Dniepr.

Les Russes se sont emparés de Kherson sans rencontrer de véritable opposition dès les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine, lancée le 24 février. Kherson reste la seule grande ville ukrainienne que l'armée russe a prise sans destructions majeures.

La situation sur la portion de ligne de front que Reuters a pu visiter vendredi était relativement calme.

Le bruit d'explosions d'obus retentissait parfois dans les champs. Des perdrix et des hérons se déplaçaient autour de villages dévastés par les bombardements.

Les soldats ukrainiens étaient déployés dans une tranchée creusée derrière une rangée d'arbres délimitant des champs, un terrain difficile à défendre pour les troupes russes face à des soldats ukrainiens bien équipés et déterminés.

Les Russes "tirent de moins en moins depuis environ trois semaines", raconte Myhaïlo, 42 ans, qui, comme les autres soldats, n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Leurs drones sont aussi moins actifs."

"Cela doit faire environ un mois que les bombardements sont moins nombreux", abonde Sasha, 19 ans. "Il faut bien que ça se termine à un moment donné. Leurs munitions ne peuvent pas durer éternellement."