Macron souhaite prolonger l'état d'urgence jusqu'à l'automne

Reuters

Publié le 24/05/2017 16:18

Macron souhaite prolonger l'état d'urgence jusqu'à l'automne

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron souhaite prolonger l'état d'urgence jusqu'à l'automne, le temps de trouver les "conditions de sortie" de ce régime d'exception dans un contexte de menace terroriste persistante, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.

Deux jours après l'attentat de Manchester, la question d'une prorogation de ce dispositif, en vigueur depuis les attentats de novembre 2015 à Paris et qui arrive à échéance le 15 juillet, a été discutée lors du conseil de défense et de sécurité organisé dans la matinée à l'Elysée.

"Le président de la République a décidé que le Parlement serait saisi d’une prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre", a indiqué la présidence dans un communiqué publié à l'issue de la réunion.

Emmanuel Macron a "demandé au gouvernement de proposer des mesures de renforcement de la sécurité face à la menace terroriste hors d’état d’urgence afin qu’un texte législatif soit préparé dans les prochaines semaines", a-t-elle ajouté.

La France est sous le régime de l'état d'urgence depuis le 14 novembre 2015, lendemain des attentats commis à Saint-Denis et à Paris, où la salle de spectacles du Bataclan avait été visée. Les attaques avaient fait 130 morts et plus de 400 blessés.

L'état d'urgence, qui autorise notamment les perquisitions administratives et les assignations à résidence, a depuis été prolongé à cinq reprises.

"Le niveau d'information amène (Emmanuel Macron) à penser que supprimer l'état d'urgence serait faire prendre un risque aux Français", a dit Christophe Castaner lors du compte rendu du Conseil des ministres. "Il n'est pas question de faire prendre le moindre risque aux français".

"Donc il nous paraissait nécessaire de proroger pour se donner le temps pour balayer tous les sujets qui nécessitent une adaptation législative mais pas forcément pour élaborer une énième grande loi sécuritaire", a-t-il ajouté.

ORGANISATION DE LA TASK FORCE EN JUIN

La prolongation de l'état d'urgence est loin de faire l'unanimité en France. Ses détracteurs jugent cette mesure au mieux inefficace, au pire comme une atteinte aux droits fondamentaux.

Le Conseil de l'Europe a notamment souligné l'an dernier les risques potentiels en matière de droits de l'homme. Le défenseur des droits Jacques Toubon a exprimé à plusieurs reprises ses réserves sur cet "'état d’exception permanent', de nature à fragiliser l’Etat de droit et l’exercice des libertés fondamentales".

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Parallèlement à l'état d'urgence, le gouvernement va mettre en place une "task force anti-Daech" (acronyme arabe de l'Etat islamique), une mesure mise en avant par Emmanuel Macron tout au long de la campagne présidentielle.

"Aujourd'hui vous avez un certain nombre d'informations qui remontent, qui sont coordonnées mais pas avec la puissance nécessaire et pas 24h/24", a souligné Christophe Castaner.

L'idée de la "task force", c'est une cinquantaine de personnes qui, jour et nuit, seront chargées de "collecter la totalité des informations et auront un accès direct (au sommet de l'Etat-NDLR) pour que les décisions qui quelquefois impliquent d'être prises dans la demi-heure soient prises dans la demi-heure", a-t-il précisé.