Le Hamas traque les forces israéliennes dans les principales villes de Gaza

Reuters

Publié le 04/02/2024 15:34

par Nidal al-Mughrabi, Bassam Masoud et Dan Williams

DOHA/GAZA/JÉRUSALEM (Reuters) - Le Hamas poursuivait ses attaques dimanche contre les forces israéliennes dans les deux principales villes de la bande de Gaza, tandis que la perspective d'une avancée de Tsahal dans Rafah accroît la pression sur les civils.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré lors de la réunion hebdomadaire de son cabinet que 17 des 24 bataillons de combat du Hamas avaient été démantelés.

Les autres, a-t-il précisé, se trouvent pour la plupart dans le sud de la bande de Gaza, y compris à Rafah, à la frontière égyptienne de l'enclave.

"Nous nous occuperons d'eux également", a-t-il déclaré, selon un communiqué. Le Hamas ne fait pas état de ses pertes.

La perspective d'une avancée dans Rafah a accru la pression sur les centaines de milliers de civils palestiniens qui ont dû fuir leur domicile pour s'y abriter. Elle inquiète également le Caire, qui a déclaré qu'il n'admettrait aucun afflux de réfugiés palestiniens pour éviter qu'ils ne soient dépossédés de leur territoire.

Un responsable israélien a toutefois déclaré à Reuters que l'armée se coordonnerait avec l'Égypte et chercherait des moyens d'évacuer la plupart des personnes déplacées vers le nord, avant toute opération de masse à Rafah.

En déplacement au Proche-Orient, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s'est entretenu dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al Sissi.

Selon le bureau présidentiel, ils ont discuté des efforts de l'Égypte en vue d'établir un cessez-le-feu et d'acheminer l'aide humanitaire à Gaza.

PAS D'ENDROIT SÛR

Les Palestiniens ont fait état de tirs de chars et de frappes aériennes israéliens, dont l'une contre une maison, causant la mort de deux fillettes.

Alors que des proches endeuillés faisaient leurs adieux aux fillettes, un parent, Mohammed Kaloub, a déclaré que la frappe aérienne avait touché une pièce remplie de femmes et d'enfants dans le quartier al Salam de Rafah.

"Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza, de la clôture métallique à la clôture métallique (frontières du nord au sud), il n'y a pas d'endroit sûr", a-t-il dit à Reuters.

Les autorités sanitaires palestiniennes ont déclaré que huit personnes avaient été tuées dans des frappes aériennes israéliennes distinctes sur les zones de Deir al Balah, dans le centre de la bande de Gaza, la deuxième ville de l'enclave où Israël n'a pas encore déployé de chars.

Avant l'aube, dimanche, des frappes aériennes ont détruit plusieurs bâtiments, y compris un complexe résidentiel financé par l'Égypte, selon les habitants.

L'armée a dit avoir tué sept tireurs du Hamas dans le nord de la bande de Gaza et saisi des armes. Les troupes présentes dans la zone tentaient de pénétrer dans deux bunkers du Hamas, une mission qui, selon l'armée, pourrait prendre deux semaines en raison des affrontements sur place.

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"La ville de Gaza est en train d'être anéantie", a déploré un habitant qui a demandé à ne pas être nommé. "Le retrait (israélien) n'était qu'une ruse."

NEUTRALISATION DES TUNNELS

A Khan Younès, des tirs d'obus israéliens ont tué trois Palestiniens dans la nuit, selon des médecins. Des habitants ont signalé que des combats de rue faisaient rage dans les quartiers ouest et sud de la ville, où Israël a déclaré qu'un soldat avait été tué lors d'une attaque palestinienne samedi. Tsahal dit avoir saisi une base du Hamas et tué plusieurs hommes armés.

Les autorités sanitaires de Gaza, qui ne font pas de distinction entre les combattants et les civils dans le bilan des victimes, a fait état dimanche de 27.365 Palestiniens tués depuis le début de la guerre. Elles estiment que 70% des victimes sont des femmes et des enfants.

Israël, de son côté, affirme avoir tué quelque 10.000 hommes armés depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.