La République "jamais acquise, toujours à protéger", plaide Macron

Reuters

Publié le 04/09/2020 12:13

Mis à jour le 05/09/2020 04:57

PARIS (Reuters) - Le président Emmanuel Macron a rappelé vendredi les "menaces" qui pèsent sur la République française, évoquant notamment le séparatisme, et invité chaque citoyen à la protéger au quotidien.

"Parce que la République est toujours fragile, toujours précaire, elle doit être un combat de chaque aube, une conquête de chaque jour, un patriotisme républicain de chaque instant", a-t-il dit lors d'un discours prononcé au Panthéon pour commémorer les 150 ans de la proclamation de la République, le 4 septembre 1870.

"En ce jour anniversaire, ce n'est pas tant la joie qui domine (...) qu'une forme de gravité lucide face aux menaces qui pèsent sur elle", a-t-il ajouté.

"La République n'est pas donnée, jamais acquise (...). C'est une conquête, elle est toujours à protéger ou à reconquérir."

Egrénant les trois composantes de la devise républicaine "Liberté, Egalité, Fraternité", Emmanuel Macron a de nouveau défendu la liberté de conscience et le droit au blasphème alors que s'est ouvert mercredi le procès de l'attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.

"Etre français, c'est défendre le droit de faire rire, la liberté de railler, de moquer, de caricaturer", a-t-il dit.

"Etre français, c'est être toujours du côté des combattants de la liberté, et plus encore, quand les renoncements prospèrent, quand la censure progresse."

Le président français a notamment dénoncé les "aventures séparatistes" et rappelé qu'un projet de loi de lutte contre le séparatisme serait présenté dès cet automne.

"L'égalité devant la loi implique (...) que les lois de la République sont toujours supérieures aux règles particulières. C'est pourquoi il n'y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d'un Dieu, parfois avec l'aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d'un groupe", a-t-il dit.

"La République, parce qu'elle est indivisible, n'admet aucune aventure séparatiste".

Emmanuel Macron a aussi plaidé pour le "partage d'un commun" qui exclut tout déboulonnage de statues.

"Aimer le paysage, notre histoire, notre culture, en bloc toujours (...). C'est pour cela que La République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire", a-t-il déclaré. "On ne choisit jamais une part de la France. On choisit la France."

Le président français a aussi promis d'aller plus loin dans l'égalité des chances "qui n'est pas encore effective aujourd'hui dans notre République", a-t-il dit.