La police brésilienne va confisquer le passeport de Bolsonaro

Reuters

Publié le 08/02/2024 18:34

par Lisandra Paraguassu, Ricardo Brito et Gabriel Stargardter

BRASILIA (Reuters) - La police fédérale brésilienne a demandé jeudi à Jair Bolsonaro de lui remettre son passeport et prévoit d'arrêter certains de ses plus proches collaborateurs, ont rapporté des sources, dans le cadre de l'enquête pour tentative de coup d'Etat après la défaite électorale de l'ancien président en 2022.

La police s'est rendue au domicile de l'ex-président et lui a demandé son passeport, ont déclaré trois sources qui ont requis l'anonymat, un ordre auquel il se conformera, a fait savoir le porte-parole de la famille, Fabio Wajngarten, sur les réseaux sociaux.

Selon une source de la police fédérale directement impliquée dans l'opération, la saisie de passeports peut signifier de futures arrestations en obligeant les suspects à rester au Brésil.

Jair Bolsonaro a déjà été condamné à huit ans d'inéligibilité jusqu'en 2030 pour avoir répandu de fausses informations sur le système électoral après sa défaite, et fait face à plusieurs enquêtes criminelles. Il a nié avoir commis des actes répréhensibles et affirme que ces enquêtes sont motivées politiquement.

La semaine dernière, un de ses fils, Carlos Bolsonaro, a fait l'objet d'un mandat de perquisition dans le cadre d'une enquête sur un vaste réseau d'espionnage illégal au profit de l'ex-chef d'Etat durant son mandat (2019-2022).

Dans un communiqué publié jeudi, la police fédérale a déclaré que les cibles, qu'elle n'a pas nommées, sont accusées d'avoir participé à "une organisation criminelle dans le cadre d'une tentative de coup d'État" visant à "maintenir au pouvoir le président de la République de l'époque".

Selon les sources, des mandats de perquisition ont également été émis pour des propriétés liées à Walter Braga Netto, l'ancien colistier de Jair Bolsonaro, Augusto Heleno, son ancien conseiller à la sécurité nationale, les ex-ministres de la Défense Paulo Nogueira Batista et de la Justice Anderson Torres, entre autres.

L'ancien conseiller pour les affaires internationales, Felipe Martins, fait partie des quatre personnes qui ont été arrêtées, selon les sources.

Reuters a tenté de contacter les personnes visées par l'opération de police et leurs avocats, mais n'a pas reçu de réponse dans l'immédiat.