La CGT appelle à la mobilisation à la SNCF le 22 mars

Reuters

Publié le 16/02/2018 10:33

La CGT appelle à la mobilisation à la SNCF le 22 mars

PARIS (Reuters) - La CGT, syndicat majoritaire à la SNCF, a appelé vendredi les salariés de la SNCF à se mobiliser le 22 mars contre les projets de réforme du groupe public après la remise d'un rapport qui prône notamment une remise en cause du statut de cheminot.

"On appelle à manifester dès le 22 mars", déclare dans le colonnes du Parisien Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, ajoutant : "Je ne serai pas le patron de la CGT-Cheminots qui enterrera le statut."

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé jeudi son intention de réunir la semaine prochaine tous les acteurs concernés par la réforme de la SCNF après la remise au gouvernement d'un rapport de l'ancien PDG d'Air France (PA:AIRF) Jean-Cyril Spinetta, qui fait 43 recommandations pour redresser le transport ferroviaire.

Il propose entre autres d'examiner la pertinence de maintenir des lignes peu utilisées, d'envisager de ne plus embaucher sous le statut de cheminot et d'enrayer l'expansion des lignes TGV. Il suggère aussi d'autoriser la SNCF à recourir à des plans de départs volontaires, qui pourraient concerner 5.000 personnes.

"C'est un rapport qui n'est pas surprenant venant d'une commande d'un gouvernement qui veut casser la SNCF et le service public, tous les services publics", a dit sur France Inter Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, en faisant allusion aux annonces récentes sur la possibilité de plans de départs volontaires dans la fonction publique.

"Ce que propose le rapport, c'est accentuer cette casse", a-t-il ajouté, "il faudra qu'on m'explique en quoi le statut des cheminots est la cause des problèmes et des incidents que rencontrent aujourd'hui bon nombre de voyageurs".

Philippe Martinez a dit en outre ne rien attendre de la concertation promise par le gouvernement, déclarant : "La concertation va s'ouvrir mais dans un cadre déjà bien figé, puisque c'est le rapport Spinetta qui est le cadre de la concertation. Ce genre de concertation, comme on dit trivialement, c'est du pipeau".

Dans Le Parisien, Laurent Brun menace le gouvernement de "grèves dures" s'il veut engager une épreuve de force avec les cheminots.

"S'il reste sur une logique d'éclatement du système ferroviaire, de suppression de lignes, de casse des droits sociaux, d'augmentation des coûts pour les collectivités et de filialisation du fret, on se dirige vers des grèves dures".