Reuters
Publié le 05/12/2020 15:39
Mis à jour le 06/12/2020 11:25
PARIS (Reuters) - Des milliers de personnes défilaient samedi après-midi à Paris dans le cadre d'une nouvelle série de manifestations contre la proposition de loi dite de "sécurité globale", qui prévoit notamment de limiter la diffusion d'images des membres des forces de l'ordre.
Alors que des rassemblements similaires étaient organisés à Marseille, Lyon, Rennes ou encore Lille, les manifestants ont commencé à défiler à 14h00 dans la capitale pour une "Marche des Libertés et des Justices", de la porte des Lilas à la place de la République, à l'appel de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale.
Des incidents ont éclaté dans la manifestation parisienne vers le milieu de l'après-midi lorsque des centaines de personnes cagoulées ont lancé des projectiles sur la police anti-émeute, brisé des vitrines et incendié des voitures, des motos et des barricades, entraînant une riposte des forces de l'ordre sous la forme de gaz lacrymogènes.
Selon la police, citée par BFM TV, quelque 500 "casseurs" ont infiltré le cortège parisien. Une quarantaine de personnes avaient été interpellées à 20 heures à Paris, selon des chiffres transmis par la préfecture.
Le projet de loi de "sécurité globale", qui devrait finalement être réécrit au cours du processus législatif, est vivement dénoncé par les syndicats de journalistes et les mouvements de défense des droits de l'homme, selon lesquels le texte constitue une grave atteinte à la liberté de la presse.
La coordination #StopLoiSécuritéGlobale demande le retrait "réel" de certains articles de la proposition de loi jugés particulièrement problématiques.
L'article 24 interdisant la diffusion d'images des membres des forces de l'ordre dans l'intention de nuire est particulièrement visé.
Christophe Castaner, président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale a cependant déclaré à BFM TV lors d'un entretien diffusé samedi que cet article serait remanié avant Noël et garantirait la liberté de la presse tout en protégeant la police.
Emmanuel Macron a de son côté annoncé vendredi la création à partir de janvier d'une plate-forme nationale de signalement des discriminations en raison des origines ou de la couleur de peau lors des contrôles de police.
Cette initiative a suscité la colère des syndicats de police, qui ont menacé de mettre un terme aux contrôles aléatoires.
(Michaela Cabrera, avec Nicolas Delame, Benjamin Mallet et Richard Lough)
Auteur:: Reuters
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