En Allemagne, les anti-confinement se mobilisent

Reuters

Publié le 16/05/2020 16:46

BERLIN (Reuters) - Pour le deuxième week-end consécutif, des milliers d'Allemands opposés aux restrictions imposées par le gouvernement fédéral pour lutter contre le coronavirus sont descendus samedi dans les rues de plusieurs villes d'Allemagne.

Le bilan de l'épidémie en Allemagne - 7.881 morts selon les derniers chiffres - est beaucoup plus faible que chez la plupart de ses voisins européens et le pays a commencé à assouplir ses mesures de confinement.

Mais les opposants à ces restrictions - parfois désignés sous le nom de "covidiots" sur les réseaux sociaux parce qu'ils risqueraient de provoquer une seconde vague de contamination - jugent cet allègement insuffisant et trop lent et se font de plus en plus bruyants.

Plusieurs manifestations ont été ainsi organisées à Berlin et dans l'Etat de Brandebourg.

A Stuttgart, où des protestataires avaient ostensiblement ignoré le week-end dernier les gestes barrières ou le port du masque, la police attendait quelque 5.000 personnes.

A Munich, les organisateurs ont demandé l'autorisation de rassembler jusqu'à 10.000 personnes sur la Thersienwiese, une vaste place bétonnée du centre-ville où se tient la célèbre Oktorberfest à l'automne. La municipalité n'a accepté qu'une manifestation d'un millier de personnes, à condition de respecter les règles de distanciation sociale.

Le noyau dur de ces manifestants est constitué de plusieurs groupes, allant de l'extrême droite à l'ultra-gauche en passant par les milieux conspirationnistes ou les militants anti-vaccin.

L'un d'eux, baptisé Resistance 2020, est piloté par un avocat de Leipzig et un médecin du sud-ouest de l'Allemagne qui remettent en cause les statistiques officielles de l'épidémie et considèrent les grands partis politiques comme des armes aux mains des élites.

Un autre groupe, baptisé COMPACT, se décrit comme une "épée tranchante contre la propagande impérialiste". "Pourquoi ne dis-tu pas la vérité, maman Merkel ? Sur la manière dont nous perdons notre liberté, nos emplois et notre santé ?" dit-il.