Des mesures pour réduire la dette cette année, annonce Le Maire

Reuters

Publié le 15/02/2018 13:35

Des mesures pour réduire la dette cette année, annonce Le Maire

PARIS (Reuters) - Le gouvernement prendra dès cette année des mesures pour réduire la dette de la France dans l'anticipation d'une remontée des taux d'intérêt mais n'entend pas pour autant accélérer l'allure dans l'assainissement des finances publiques, a déclaré jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire.

"Nous devons réduire notre dette parce que cela nous expose à une remontée des taux d'intérêt et que c'est de l'argent jeté par les fenêtres", a-t-il dit lors d'une conférence organisée à Bercy.

"Nous prendrons dès 2018 un certain nombre de mesures pour avancer dans cette direction", a-t-il ajouté en soulignant que la dette publique, au niveau actuel, pesait sur la croissance, sur la compétitivité de l'économie française et constituait "une menace pour les générations futures".

Bruno Le Maire a dit s'attendre pour 2018 à une remontée des taux d'intérêt à un "rythme régulier mais soutenable", sachant que toute hausse d'un point entier renchérirait de trois milliards d'euros la charge de la dette de la France.

Le gouvernement avait prévu à l'origine de stabiliser la dette publique cette année à l'équivalent de 96,1% du PIB, le niveau anticipé à fin 2017, avant une remontée en 2019 en raison de l'impact de la transformation du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) en baisse de charges.

Prié de dire, à l'issue de la conférence, quelles mesures le gouvernement pourrait prendre pour faire baisser ce ratio, Bruno Le Maire a rappelé la règle établie par le Premier ministre Edouard Philippe : les recettes fiscales supplémentaires générées par la croissance plus forte que prévu de l'économie seront "principalement consacrées au désendettement".

TENIR LE CAP

Mais "ça peut aller au-delà", a-t-il ajouté sans donner le moindre détail, "vous verrez dans les mois qui viennent".

Le ministre a toutefois exclu que le gouvernement aille au-delà des engagements pris pour la durée du quinquennat sur les finances publiques, à savoir des baisses de cinq points du ratio dette publique/PIB, de trois points du ratio dépenses publiques/PIB et un recul d'un point des prélèvements obligatoires rapportés à la richesse nationale.

Il est, selon lui, "essentiel de tenir ce cap (...) plutôt que de donner des grands coups de barre qui peuvent être dangereux pour la croissance".

"Nous ne céderons pas à ceux qui nous disent que, tout d'un coup, il faudrait donner un grand coup de barre dans une direction ou une autre parce que ça détruit la lisibilité et la stabilité de notre politique".

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Dans son rapport annuel publié au début du mois, la Cour des comptes a critiqué la faiblesse des objectifs du gouvernement en la matière. Elle déplore que, "comme à plusieurs reprises dans le passé", l'amélioration de la conjoncture ne soit "pas mise à profit pour réduire vigoureusement le déficit public et engager une baisse durable du ratio de la dette au PIB".