Départs de cadres déçus de La France insoumise

Reuters

Publié le 28/11/2018 17:28

Départs de cadres déçus de La France insoumise

PARIS (Rentiers) - Un conseiller de Jean-Luc Mélenchon, Djordje Kuzmanovic, a annoncé mercredi quitter La France insoumise après son exclusion de la liste pour les élections européennes, accusant le mouvement de méthodes autoritaires préjudiciables à son avenir.

François Cocq, autre orateur national, a fait état de son éviction dans un billet publié mercredi sur son blog, dans lequel il rappelle avoir dénoncé lui aussi un "bond en arrière" de la stratégie de LFI marquée selon lui par un retour vers un "rassemblement de la gauche".

"Le mépris comme mode de fonctionnement couvre mal un amateurisme indigne d'une formation ambitionnant l'exercice du pouvoir", dit Djordje Kuzmanovic dans une tribune publiée par Marianne, fustigeant un "manque de démocratie" et une forme d'organisation "chaotique".

Dans une longue charge contre la formation qui a enregistré dimanche dernier un revers électoral dans l'ancienne circonscription de Manuel Valls dans l'Essonne, où le maire Francis Chouat, soutenu par LaRem, l'a emporté sur Farida Amrani, Djordje Kuzmanovic fustige "l'extrême concentration du pouvoir aux mains d'un petit groupe de nouveaux apparatchik".

Il déplore en outre l'exclusion récente d'un groupe d'action LFI parisien qui avait organisé un débat sur "l'entrisme islamiste dans les syndicats", et fustige des "méthodes autoritaires" qui "révoltent les militants de terrain, provoquant lassitude, désespoir et abandons".

En septembre, les propos sur l'immigration tenus par Djordje Kuzmanovic dans l'Obs ("La bonne conscience de gauche empêche de réfléchir concrètement à la façon de ralentir, voire d'assécher les flux migratoires") avaient déclenché une première prise de distance de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier avait estimé dans le même journal que ses propos n'engageaient que lui.

Djordje Kuzmanovic attribue par ailleurs l'abandon de Charlotte Girard pour mener la liste de LFI aux élections européennes au "chaos organisé" qui y prévaut selon lui.

Jusqu'alors colistière de Manuel Bompard, la responsable des programmes a annoncé mi-novembre sur Facebook (NASDAQ:FB) renoncer à occuper une "place éligible dans la liste de La France insoumise pour les élections européennes", citant des "contraintes personnelles, familiales et professionnelles".

"DÉCEPTIONS"

A l'Assemblée, le député La France insoumise du Nord Ugo Bernalicis a reconnu des "déceptions" au sein du mouvement quant à la composition de la liste pour les élections de mai prochain mais a réfuté tout désaccord de fond.

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"Il y a beaucoup d'amis et de camarades qui visiblement ont des déceptions quant à la liste pour les élections européennes, ce que l'on peut comprendre", a-t-il déclaré dans les couloirs du Palais-Bourbon. "Je remarque qu'aucun d'entre eux ne remet en cause la vie en commun et la ligne politique qui a été précisée lors de l'élection présidentielle".

Son collègue Eric Coquerel constate pour sa part "des divergences politiques" dans son camp. "Au nom de divergences qu'on estime trop importantes, on estime qu'on n'est plus à même de défendre une place dans une liste", a-t-il dit.

Dans un tweet, le chef de file de La France insoumise s'est refusé à commenter des "déclarations personnelles" : "Ras-le-bol des médias qui nous grillent la moitié de notre temps de parole à nous faire commenter les déclarations personnelles de tel ou tel des 500.000 insoumis", a écrit Jean-Luc Mélenchon.