Coups de feu en Guinée-Bissau, des soldats libèrent un ministre

Reuters

Publié le 01/12/2023 12:31

par Alberto Dabo et Samba Balde

BISSAU (Reuters) - Des coups de feu ont retenti au cours de la nuit de jeudi à vendredi à Bissau, capitale de la Guinée-Bissau, et se sont poursuivis dans la matinée après la libération par des militaires d'un ministre opposant au président Umaro Sissoco Embalo, qui venait d'être arrêté pour des accusations de détournement de fonds publics, ont rapporté des journalistes de Reuters et une source policière.

Les premiers coups de feu ont été entendus vers 23h00 à environ deux kilomètres du palais présidentiel. D'autres tirs semblent avoir retenti après minuit dans un quartier de la périphérie de Bissau, où vit un général de l'armée.

Les coups de feu se sont poursuivis dans la matinée tandis que des véhicules militaires patrouillaient dans les rues et que les habitants se rendaient à leur travail ou à l'école.

"La présidence n'a rien à voir avec ça", a dit un membre du service de communications du chef de l'Etat, qui se trouve aux Emirats arabes unis pour la COP28 sur le climat.

D'après une source policière, la première fusillade a débuté lorsque des soldats lourdement armés ont pris d'assaut un commissariat de police pour libérer le ministre des Finances, Suleimane Seidi, arrêté peu auparavant dans la soirée.

Suleimane Seidi est accusé d'avoir retiré sans autorisation plus de six milliards de francs CFA (environ 9,15 millions euros) des fonds publics, a dit la source. On ignore où il se trouve désormais.

Le ministre des Finances est membre du PAIGC, parti qui a longtemps occupé la présidence du pays avant d'en être délogé par Umaro Sissoco Embalo. A la tête d'une coalition, le PAIGC a remporté les élections législatives en juin dernier.