Café et lecture à Montmartre, difficile de changer ses habitudes malgré le coronavirus

Reuters

Publié le 16/03/2020 19:03

Café et lecture à Montmartre, difficile de changer ses habitudes malgré le coronavirus

PARIS (Reuters) - A la station de métro Abbesses, sur la butte Montmartre, où se bousculent habituellement touristes et Parisiens attablés aux cafés, les consignes de sécurité pour éviter la propagation du coronavirus sont encore difficilement suivies ce lundi.

L'ambiance dans ce quartier aux allures de village est, certes, plus calme qu'à l'habitude, mais les rues ne sont pas pour autant vides.

Quelques passants se promènent encore. Les files d'attentes devant les boulangeries s'allongent. Au Café Tabac, un petit groupe s'est formé devant les portes d'entrée où le gérant vend son café à emporter. Cigarettes à la main, café dans l'autre, les clients discutent des projets des prochaines semaines.

"On a essayé de faire un petit service, pas de proximité (avec les clients, ndlr) mais au moins ouvrir un peu pour les gens", explique Frédéric Monnier, 41 ans, qui admet que la formule n'est pas idéale pour éviter la propagation du coronavirus.

"Je pensais que les gens prendraient leur café et s'en iraient mais ils restent, ils discutent", dit-il. "On l'a fait aujourd'hui mais on n'est pas sûr de continuer."

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé samedi soir la fermeture des cinémas, théâtre, cafés, restaurants, ainsi que des commerces non alimentaires face à l'accélération des contaminations au coronavirus. Il a également appelé les Français à rester chez eux.

Ces derniers se sont toutefois réunis en nombre dans les parcs dimanche, sur les quais de Seine à Paris, ou encore sur les bords de mer à Marseille, pour profiter des premières chaleurs du printemps.

FERMETURE DES PARCS

Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a regretté lundi sur France Inter le manque d'adhésion aux consignes. Et la mairie de Paris a annoncé la fermeture des parcs et des jardins de la capitale.

"Jusqu'à vendredi ou hier, j'ai plutôt conservé le message en tête que ce n'était pas plus qu'une grippe et que de toute façon, c'était surtout les personnes âgées et fragiles qui étaient en danger", dit à Reuters Tristan de Parcevaux, kinésithérapeute, qui admet avoir été de ceux qui ont profité de la journée printanière de dimanche pour se balader.

"Et au fur et à mesure que les journées avancent, on prend le truc plus au sérieux", ajoute-t-il, en sirotant son café, masque autour du cou.

Quelques centaines de mètres plus loin, Marie-Rose Guarniéri, propriétaire d'une librairie, invite encore les clients qui regardent à travers la vitre à rentrer dans son commerce, malgré l'arrêté du gouvernement.

La libraire se désole des annonces du gouvernement survenues le samedi soir qui n'ont pas permis à ses clients de venir le lendemain. La plupart se sont rués sur Amazon (NASDAQ:AMZN), au détriment des petits commerces, dit-elle.