Brexit: Les négociations s'intensifient à l'approche du sommet européen

Reuters

Publié le 11/10/2019 20:41

Brexit: Les négociations s'intensifient à l'approche du sommet européen

BRUXELLES (Reuters) - Michel Barnier a entamé vendredi un nouveau cycle de négociations avec les représentants du Royaume-Uni pour sortir de l'impasse sur le Brexit, a-t-on appris de sources diplomatiques à une semaine du sommet européen des 17 et 18 octobre.

Le chef de file des négociateurs européens s'est entretenu dans la matinée avec Stephen Barclay, le ministre britannique du Brexit, et les discussions ont été constructives, ont déclaré les deux parties au lendemain d'une rencontre entre le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le chef du gouvernement irlandais, Leo Varadkar.

Le sort de l'Irlande reste au coeur des discussions, les deux camps butent sur la définition d'un dispositif permettant d'éviter le rétablissement d'une frontière physique, susceptible de réveiller les tensions communautaires en Irlande du Nord, alors que cette province n'est plus censée appartenir à l'union douanière au-delà du 31 octobre.

La Grande-Bretagne devra à cette date avoir quitté l'Union européenne, mais aucune avancée concrète n'a pour l'heure été présentée.

Londres semble désormais exclure le rétablissement d'une frontière douanière à travers l'île d'Irlande et propose de la remplacer par des contrôles douaniers et réglementaires en mer d'Irlande - entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-uni - alors que les Britanniques suggéraient jusqu'à présent de disperser des points de contrôle le long de la ligne séparant la République d'Irlande de l'Irlande du Nord.

Prié de dire si l'Irlande du Nord quitterait l'Union douanière, le Premier ministre Boris Johnson a refusé de donner une réponse claire, incitant les unionistes nord-irlandais du DUP a réaffirmer leur position en la matière.

Il n'est pour eux pas question que l'Irlande du Nord ait un statut différent de celui de la Grande-Bretagne. "Aucune barrière commerciale ne devra être érigée au sein du Royaume-Uni", a dit le DUP dans un communiqué.

TUSK: ESPOIR UN PETIT PEU PLUS FORT ET TANGIBLE

Le flou entourant la position britannique n'a pas non plus échappé à Nigel Farage, figure de proue des partisans du Brexit, qui s'est demandé sur Twitter (NYSE:TWTR) si Johnson n'était pas en train de capituler. "Je ne sais pas ce que Boris Johnson a offert, mais il semble sur la défensive. Espérons qu'il ne s'agisse pas d'une capitulation", a-t-il écrit.

Les propositions britanniques sont en tout état de cause toujours en cours de négociation.

"C'est un tunnel avec une très faible lueur au bout", a souligné l'un des diplomates et les discussions devraient se prolonger ce week-end voire jusqu'à mardi prochain, ont dit les sources de Reuters.

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Interrogé sur ces discussions, le président français, Emmanuel Macron, a réclamé de la patience. "Attendons les prochaines heures", a-t-il dit avant un entretien à Paris avec le Premier ministre hongrois, Viktor Orban.

"Soyez patients", avait déclaré plus tôt Michel Barnier. "Le Brexit, c'est comme gravir une montagne. Il faut de la vigilance, de la détermination et de la patience."

De son côté, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a reconnu que l'espoir de parvenir à un accord de divorce avec le Royaume-Uni était "peut-être un petit peu plus fort et tangible aujourd'hui qu'il y a deux ou trois jours".