Reuters
Publié le 27/03/2021 12:47
Mis à jour le 28/03/2021 11:20
(Reuters) - Les forces de sécurité birmanes ont tué 114 personnes, dont des enfants, lors de la répression brutale de manifestations pro-démocratie samedi, la journée la plus sanglante depuis le coup d'état militaire du 1er février, ont rapporté des médias et des témoins.
Ces violences, intervenues pendant la "Journée des forces armées", ont suscité de nouvelles protestations des pays occidentaux.
L'ambassadeur britannique Dan Chugg a déclaré que les forces de sécurité s'étaient déshonorées tandis que l'ambassadeur américain a parlé de violences horribles.
Des avions de l'armée ont par ailleurs mené des frappes contre un village situé dans un territoire contrôlé par un groupe armé appartenant à la minorité Karen, faisant au moins deux morts, selon une organisation de la société civile.
Durant une parade organisée dans la capitale Naypyitaw, le leader de la junte, le général Min Aung Hlaing, a déclaré que l'armée protégerait la population et prendrait le chemin de la démocratie.
La télévision d'Etat avait indiqué vendredi que les manifestants risquaient d'être abattus "dans la tête et dans le dos".
Ceux-ci ont néanmoins bravé la menace et défilé dans les rues de plusieurs villes, dont Rangoun et Mandalay, pour protester contre le coup d'état qui a porté les militaires au pouvoir.
Selon le portail "Myanmar Now", 114 personnes à travers le pays ont été tuées par les forces de sécurité.
Au moins 40 personnes, dont une jeune fille de 13 ans, ont été tuées à Mandalay, et au moins 27 personnes ont été tuées à Rangoun, selon Myanmar Now. Il a également été fait état de la mort d'un enfant de 5 ans à Mandalay mais il y a eu ensuite des informations contradictoires disant qu'il avait survécu. Une autre jeune fille de 13 ans a été tuée dans la région de Sagaing dans le centre du pays.
"Aujourd'hui est un jour de honte pour les forces armées", a dit Dr. Sasa, porte-parole d'un groupe d'opposants à la junte militaire mis en place par des parlementaires déposés lors du coup d'état.
Un porte-parole de l'armée n'a pas répondu aux appels sollicitant un commentaire concernant les violences commises par les forces de sécurité et les frappes aériennes.
Les militaires ont pris le pouvoir le 1er février en Birmanie et le pays est confronté depuis à un mouvement de contestation marqué par des grèves et des manifestations à travers le pays.
Les morts de samedi porteraient le total des victimes depuis le coup d'Etat à plus de 440.
(Raju Gopalakrishnan, Gilles Guillaume et Gwénaëlle Barzic pour la version française)
Auteur:: Reuters
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