Bayrou prône "un changement profond" de gouvernance

Reuters

Publié le 18/03/2019 10:22

Bayrou prône "un changement profond" de gouvernance

PARIS (Reuters) - François Bayrou appelle de ses voeux "un changement profond de culture et de méthode" de gouvernement dans un appel adressé à Emmanuel Macron, qui a échoué selon lui à faire sentir "le grand souffle du changement" depuis son arrivée au pouvoir.

Dans une interview au Monde, publiée lundi, le président du MoDem ne critique pas ouvertement celui qu'il a activement soutenu durant la campagne présidentielle mais dresse un constat d'échec quant au renouvellement des pratiques promis en 2017.

"Ce qu'ont ressenti les Français, une fois Emmanuel Macron entré à l'Elysée et ses équipes constituées, c'est qu'en réalité rien n'a vraiment changé dans la culture du pouvoir", juge le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), éphémère ministre de la Justice au début du quinquennat.

"Cette culture – centralisée, technicienne, gestionnaire –, qui est celle de l'Etat depuis des décennies et explique beaucoup de nos échecs, a naturellement repris son cours traditionnel", poursuit le dirigeant centriste, qui s'efforce depuis deux ans de jouer le rôle d'aiguillon du pouvoir.

Par conséquent, dit encore François Bayrou, "le renouvellement de l'Etat, la créativité, la novation, la simplicité, le partage d'un nouveau souffle avec les Français, tout cela n'a plus été perceptible" et "le grand souffle du changement ne s'est plus fait sentir".

Pour remédier à cette inertie - un réflexe "humain et normal" - "il faut ouvrir les cercles de pouvoir ! Ne pas les limiter à des milieux socialement clos ! Il faut un changement profond de culture et de méthode", selon lui.

Parallèlement, François Bayrou adresse des satisfecit à l'exécutif, concernant la tenue du "grand débat national", un exercice "sans précédent dans les démocraties du monde", ou la composition du gouvernement, "compétent, irréprochable du point de vue de la technique, du respect des règles, des 'réformes'".

Ce n'est pas la première fois que le candidat malheureux aux présidentielles de 2002, 2007 et 2012 s'exprime dans la presse pour tenter d'orienter l'action du gouvernement.