A Fréjus, Le Pen lance les municipales en pensant à 2022

Reuters

Publié le 15/09/2019 17:23

A Fréjus, Le Pen lance les municipales en pensant à 2022

par Simon Carraud

FREJUS, Var (Reuters) - Marine Le Pen a fait dimanche sa rentrée politique à Fréjus (Var), sonnant le "signal de départ" vers les municipales de mars 2020, elles-mêmes simple étape à ses yeux sur la "paroi" menant à la prochaine campagne présidentielle.

La présidente du Rassemblement national (RN), qui met ainsi fin à une cure médiatique longue de deux mois, ne veut donner publiquement aucun objectif en nombre de mairies à décrocher l'an prochain mais elle espère faire de ce scrutin un tremplin vers les suivants et ainsi de suite jusqu'en 2022.

Le meeting de Fréjus, une ville dirigée par le parti d'extrême droite depuis 2014, marque "une rentrée politique qui est aussi le signal de départ d'une nouvelle séquence électorale importante", a résumé la députée du Pas-de-Calais devant un millier d'élus, militants et sympathisants.

"Chaque échéance permet de mobiliser, de rassembler, d'avancer, de construire", a poursuivi Marine Le Pen, pour qui les municipales ne sont pas l'échéance traditionnellement "la plus facile" pour le RN mais certainement pas "une élection subalterne", ni une "corvée".

"Chaque scrutin doit permettre à notre famille politique d'accrocher un mousqueton supplémentaire sur la paroi qui mène au sommet et le sommet vous le savez, c'est l'Elysée", a encore dit l'élue du Pas-de-Calais durant ses 40 minutes de discours.

L'esprit déjà en partie à 2022, même si elle assure ne pas avoir de certitude quant à une nouvelle candidature, Marine Le Pen a déjà identifié un thème dominant de la future grande campagne nationale: les "fractures territoriales".

Lors de la séquences 2012-2017, le RN, qui s'appelait encore Front national, avait procédé ainsi, en signant des succès au moins symboliques lors des scrutins successifs, comme la dizaine de mairies gagnées lors des municipales de 2014.

L'élan ne lui avait toutefois pas permis de sortir vainqueur du second tour de la présidentielle, en 2017.

Cette fois, le RN espère a minima conserver les municipalités les plus emblématiques remportées en 2014, comme Fréjus, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et Beaucaire (Gard), et étendre par capillarité ses zones d'influence, en priorité dans les villes petites et moyennes du Nord, du Pas-de-Calais et du Sud-Est, ses terres les plus fertiles.