Wall Street balance entre l'espoir et la crainte

Reuters

Publié le 17/11/2018 12:14

Wall Street balance entre l'espoir et la crainte

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini vendredi une séance indécise en ordre dispersé, les investisseurs saluant des espoirs d'accalmie dans l'affrontement commercial entre les Etats-Unis et la Chine tout en s'inquiétant une nouvelle fois pour les valeurs technologiques, semi-conducteurs en tête.

Le Dow Jones a gagné 123,95 points, soit 0,49%, à 25.413,22 points et le S&P-500, plus large, a pris 6,07 points, soit 0,22%, à 2.736,27 points.

Le Nasdaq Composite a reculé en revanche de 11,16 points (0,15%) à 7.247,87 points, pénalisé notamment par le compartiment des semi-conducteurs avec un plongeon pour Nvidia (NASDAQ:NVDA), dont les résultats et les prévisions ont déçu les investisseurs.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a perdu 2,22%, le S&P-500 1,61% et le Nasdaq Composite 2,15%.

La Chine souhaite un accord commercial avec les Etats-Unis, qui pourraient ne pas avoir à imposer de nouveaux droits de douane dans le conflit qui oppose les deux premières puissances mondiales, a déclaré Donald Trump pendant la séance.

Le président américain a qualifié d'"assez complètes" les propositions faites par la Chine en la matière, tout en disant que les conditions pour aboutir à un accord n'étaient pas encore réunies.

VALEURS

Le secteur des semi-conducteurs a reculé de plus de 1%, pénalisé par une chute de près de 19% pour Nvidia.

Le concepteur de puces graphiques a annoncé un chiffre d'affaires du troisième trimestre inférieur aux attentes et sa prévision pour le trimestre en cours a également déçu.

"On constate une baisse de la demande pour les fabricants de semi-conducteurs (...) Le secteur technologique est certainement le plus menacé en ce moment en raison de valorisations très élevées", commente Mark Grant, responsable de la stratégie monde chez B. Riley FBR en Floride.

Autre perdant du jour, Facebook (NASDAQ:FB) a perdu plus de 3% sur des informations dénonçant sa perméabilité à la propagande russe.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'économie des Etats-Unis demeure robuste, comme en atteste la production manufacturière, qui a augmenté pour le cinquième mois d'affilée en octobre, et un peu plus que prévu, en dépit d'une nette contraction de la production du secteur automobile.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé pour leur part en baisse, la prudence ayant dominé la séance avec le repli des valeurs technologiques et les tractations politiques en Grande-Bretagne.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,17% à 5.025,20 points. Le Footsie britannique a cédé 0,34% et le Dax allemand 0,11%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,3%, le FTSEurofirst 300 de 0,1% et le Stoxx 600 de 0,2%.

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Sur la semaine, le Stoxx 600 a perdu 2,2% et le CAC 1,6%.

La Première ministre britannique Theresa May, qui lutte pour sa survie politique face à la crise provoquée par l'accord de Brexit qu'elle a négocié avec Bruxelles, a nommé vendredi un partisan de la sortie de l'Union européenne pour le poste de secrétaire au Brexit.

Le choix de Stephen Barclay pour succéder au démissionnaire Dominic Raab, lui aussi partisan du Brexit, apparaît comme un signal envoyé aux élus eurosceptiques conservateurs qui brandissent la menace d'une motion de censure contre leur dirigeante.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans est tombé à creux de plus deux semaines à 3,07% après les déclarations du vice-président de la Réserve fédérale, Richard Clarida, disant que les taux se rapprochaient du niveau que la banque centrale considère comme "neutre", c'est-à-dire ne stimulant ni ne freinant la croissance économique.

Ces déclarations ont été interprétées par les investisseurs comme un signal que le cycle de resserrement monétaire en cours aux Etats-Unis pourrait bientôt s'achever.

En Europe, le Gilt à 10 ans s'est stabilisé autour de 1,412%. Il a perdu neuf points de base au cours d'une semaine agitée.

CHANGES

Le dollar accompagne les taux à la baisse, abandonnant 0,5% face à un panier de devises de référence.

L'euro grimpe de 0,77% à 1,1413 dollar, à un plus haut d'une semaine, et le sterling reprend 0,4% face au dollar dans l'espoir d'avancées dans les négociations sur le Brexit.

"Nous assistons à un léger rebond de l'euro et de la livre sterling", a déclaré Chris Gaffney, président de World Markets chez TIAA Bank à Saint-Louis. "Ils bénéficient sans doute de nouvelles un peu plus positives sur le Brexit, même si la route reste longue."

PÉTROLE

Les cours du pétrole se sont stabilisés sur le marché new-yorkais Nymex, tiraillés entre les espoirs d'une annonce prochaine d'une baisse de la production et la persistance des craintes entourant la surabondance de l'offre.

Le contrat décembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a terminé inchangé à 56,46 dollars le baril.

Le Brent à échéance en janvier a pris 14 cents (0,21%) à 66,76 dollars.