La France prépare son soutien au secteur auto, malmené par la crise

Reuters

Publié le 18/05/2020 09:10

Mis à jour le 18/05/2020 13:25

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français présentera d'ici deux semaines un plan de soutien au secteur automobile touché de plein fouet par la crise économique liée à l'épidémie de nouveau coronavirus, en mettant notamment l'accent sur la promotion des achats de véhicules "propres", a annoncé lundi Bruno Le Maire.

Avec la pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement mises en oeuvre à travers le monde pour tenter de ralentir sa propagation, les ventes d'automobiles se sont retrouvées au point mort dans de nombreux pays où elles avaient déjà ralenti, comme en Chine, tandis que les constructeurs ont dû fermer leurs sites de production à travers le monde.

Certains acteurs du secteur, dont Renault (PA:RENA) et PSA (PA:PEUP) commencent à rouvrir leurs usines mais la demande reste faible et la crise économique a accentué les difficultés financières des constructeurs ainsi que de leurs sous-traitants.

Le ministre français de l'Economie et des Finances, qui s'est entretenu vendredi avec les représentants de la filière automobile, compte faire de "cette crise un levier pour accélérer la transition écologique", ce qui pourrait par exemple passer par des primes à la casse pour l'achat de véhicules propres ou des aides dirigées vers la production de véhicules moins polluants.

"J'annoncerai un plan de soutien au secteur automobile sous 15 jours (...) de façon à relancer la consommation, de façon à soutenir aussi la transformation vers un modèle plus durable avec le soutien en particulier aux véhicules qui émettent le moins de CO2, aux véhicules électriques", a dit Bruno Le Maire sur France Info.

L'objectif est d'"encourager les Français à acheter des véhicules qui sont encore aujourd'hui trop chers pour eux", a-t-il expliqué, sans donner davantage de détails sur les mesures à l'étude et sans préciser si des aides directes d'Etat étaient envisagées pour soutenir certains constructeurs.

Le ministre français de l'Economie et des Finances a également précisé qu'un plan d'aide à la filière aéronautique, elle aussi lourdement pénalisée, serait annoncé "avant le 1er juillet".

Dans le secteur de l'aérien, l'Etat français a déjà mis en avant les critères environnementaux en contrepartie des sept milliards d'euros d'aide accordés à Air France (PA:AIRF), en demandant à la compagnie un plan de réduction de ses émissions de CO2 et de ses vols intérieurs.

Pour l'automobile, la situation de Renault fait l'objet d'une attention particulière. Déjà fragilisé avant l'émergence de cette crise sanitaire dans le sillage de la disgrâce de son ancien PDG Carlos Ghosn, le constructeur au losange a accusé l'an dernier sa première perte nette en dix ans.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

Le groupe est déjà en lice pour bénéficier d'un prêt garanti par l'Etat dont le montant devrait atteindre cinq milliards d'euros.

Alors que différentes entreprises ont déclaré être confrontées à des difficultés pour obtenir ces prêts garantis par l'Etat, accordés par les établissements bancaires, le secteur automobile n'a pas été épargné.

L'équipementier automobile Novares, spécialisé dans les pièces en plastique, s'est ainsi placé fin avril en redressement judiciaire faute d'avoir trouvé à temps un accord avec ses banques et ses actionnaires pour endiguer l'hémorragie de liquidités provoquée par l'épidémie de coronavirus.