TotalEnergies cède à Suncor ses actifs de sables bitumineux au Canada

Reuters

Publié le 27/04/2023 10:12

Mis à jour le 27/04/2023 16:20

PARIS (Reuters) - TotalEnergies a annoncé jeudi un accord en vue de céder à Suncor ses actifs dans les sables bitumineux au Canada pour un montant initial de 5,5 milliards de dollars canadiens (environ 3,65 milliards d'euros), une opération qui lui permettra de doper son retour aux actionnaires.

Le groupe français a accepté une offre du groupe canadien prévoyant des paiements supplémentaires pouvant atteindre 600 millions de dollars canadiens. Il opte ainsi pour une opération plus facile à mettre en oeuvre qu'un projet de scission envisagé précédemment et donc "suffisamment attractive pour constituer une alternative", a-t-il précisé dans un communiqué.

Compte tenu de cette cession, dont la finalisation est prévue avant la fin du troisième trimestre, TotalEnergies prévoit désormais de distribuer au moins 40% de son cash-flow (CFFO) à ses actionnaires en 2023 - au lieu de 35 à 40% précédemment -, soit par le rachat d'actions, soit à travers un dividende exceptionnel.

Le groupe pétrolier et gazier, qui se développe à un rythme soutenu dans les énergies renouvelables, a confirmé l'augmentation de ses acomptes sur dividende, avec un montant de 0,74 euro par action au titre du premier trimestre, ainsi qu'un programme de rachat d'actions pouvant atteindre jusqu'à 2 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit le même montant qu'au premier.

"Nous n'avons pas diminué le niveau des rachats d'actions, donc il y a une chance que nous maintenions les 2 milliards de dollars (par trimestre) tout au long de l'année", a dit son PDG, Patrick Pouyanné, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

TotalEnergies a enregistré au cours des trois premiers mois de l'année un résultat net ajusté de 6,5 milliards de dollars (-27%) et un Ebitda ajusté de 14,2 milliards (-19%).

Selon un consensus établi par Refinitiv, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 6,5 milliards de dollars.

DES DIVIDENDES EN PROVENANCE DE RUSSIE ?

La production d'hydrocarbures du groupe a dans le même temps baissé de 11%, à 2,524 millions de barils par jour (Mb/j), après la déconsolidation de sa participation dans la société gazière russe Novatek.

Patrick Pouyanné a déclaré ne pas être en mesure de dire si TotalEnergies pourrait percevoir des dividendes de Novatek cette année et a répété que, si l'Union européenne interdisait les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe, son groupe pourrait exercer une clause de "force majeure" pour arrêter ses contrats d'approvisionnement à long terme.

Vers 15h35, l'action TotalEnergies reculait de 2,72% environ en Bourse de Paris, dont l'indice CAC40 progressait de 0,4% au même moment.

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"Dans l'ensemble, nous considérons qu'il s'agit de chiffres convenables, la surprise venant de la vente des sables bitumineux", a écrit dans une note Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Capital Market.

"L'annonce d'une distribution (aux actionnaires) dans le haut des prévisions antérieures est un signal positif pour le secteur", a-t-il ajouté.

Concernant ses perspectives, TotalEnergies a souligné la baisse en cours des marges européennes de raffinage tout en indiquant que la demande de produits pétroliers pourrait être soutenue dans les semaines à venir par l'entrée dans la période estivale aux Etats-Unis et par la reprise du trafic aérien mondial.

DAVANTAGE DE RAFFINAGE EN VUE AVEC LA FIN DES GRÈVES

Le groupe estime que les prix du gaz européens et asiatiques devraient rester stables au deuxième trimestre avant de remonter au second semestre, portés par le remplissage des stocks en Europe avant l'hiver et la reprise de la demande en Chine.

Pour le second trimestre, il anticipe une production de l'ordre de 2,5 Mb/j, avec des ventes de GNL qui bénéficieraient du redémarrage de Freeport LNG et un taux d'utilisation de ses raffineries en hausse - à plus de 80% - avec la fin des grèves contre la réforme des retraites en France.