Suez reçoit une offre d'Ardian/GIP, appelle Veolia au compromis

Reuters

Publié le 18/01/2021 07:36

par Gwénaëlle Barzic et Sarah White

PARIS (Reuters) - Suez (PA:SEVI) qui tente depuis plusieurs mois d'échapper à une offre de rachat de son grand rival Veolia (PA:VIE) a annoncé dimanche avoir reçu une proposition alternative d'un consortium de fonds d'investissement qui pourrait potentiellement porter sur la totalité de son capital.

Le directeur général de Suez, Bertrand Camus, a appelé Veolia au dialogue, plaidant pour "une sortie par le haut" à leur bras de fer. Le groupe dirigé par Antoine Frérot a immédiatement répondu que ses parts dans Suez n'étaient pas à vendre.

Veolia tente depuis plusieurs mois de mettre la main sur Suez, dont il a déjà acquis 29,9% du capital auprès d'Engie (PA:ENGIE), un scénario que rejette farouchement son concurrent.

Les deux géants français des services aux collectivités ont depuis multiplié les procédures sur le front judiciaire en dépit des appels à une solution amicale, émanant notamment du gouvernement français.

"Suez est prêt à ouvrir un dialogue avec Veolia afin de construire une solution dans l’intérêt de toutes les parties concernées qui renforcera les deux leaders mondiaux français des services à l’environnement", écrit Suez dans un communiqué.

Le groupe a annoncé que son conseil d'administration avait reçu une lettre d'intention des fonds Ardian et Global Infrastructure Partners (GIP) ouvrant la voie à plusieurs scénarios possibles, dont celui d'une offre d’achat sur les actions de Suez, au prix de 18 euros par action, coupon attaché.

"Ce n'est pas une OPA, ce n'est pas une contre-offre", a déclaré à Reuters Mathias Burghardt, responsable d'Ardian Infrastructure, ajoutant que les deux fonds sont prêts à investir à la condition qu'un accord entre Veolia et Suez soit trouvé.

Les fonds avaient déjà marqué leur intérêt pour Suez il y a quelques mois mais sans aller jusqu'à une proposition publique chiffrée.

Ils s'alignent ainsi sur le prix proposé par Veolia pour racheter les 70,1% du capital de sa cible qu'il ne détient pas encore.

Suez est farouchement opposé à cette opération qu'il considère comme hostile, redoutant un futur démantèlement de ses activités avec le risque de suppressions d'emplois massives.