Macron propose un plafonnement des rémunérations des patrons à l'échelle européenne

Reuters

Publié le 15/04/2022 09:14

Mis à jour le 15/04/2022 10:10

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a proposé vendredi de définir à l'échelle européenne des plafonds contre les rémunérations abusives des grands patrons et d'oeuvrer à l'échelle nationale pour un meilleur partage de la valeur ajoutée dans les entreprises, dans le sillage de la polémique autour de la rémunération du directeur exécutif de Stellantis, Carlos Tavares.

Le constructeur issu de la fusion de PSA (EPA:PEUP) et Fiat Chrysler envisage une rémunération d'environ 19 millions d'euros pour Carlos Tavares au titre de l'exercice 2021, un montant "astronomique", jugé "choquant" et "excessif" par le président sortant sur franceinfo.

Rappelant que Stellantis est une société de droit néerlandais, Emmanuel Macron a souligné qu'une approche à l'échelle nationale ne serait pas efficace dans de telles situations.

"Il faut se donner des plafonds et avoir une gouvernance pour notre Europe qui rende les choses acceptables sinon la société à un moment donné explose", a déclaré le président sortant, désireux de rassurer l'électorat de gauche en vue du deuxième tour de l'élection présidentielle qui l'opposera à Marine Le Pen le 24 avril.

"Il faut mener le combat en Européens pour qu'on ait à un moment donné des rémunérations qui ne peuvent pas être abusives, exactement comme on l'a fait pour lutter contre l'évasion fiscale", a-t-il poursuivi.

"Sans l'encadrer dans une fourchette, on doit pouvoir mettre un plafond, si on le fait au niveau européen ça peut marcher", a précisé Emmanuel Macron.

PARTAGE DE VALEUR

Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième à l'issue du premier tour et dont l'électorat est convoité par les deux finalistes, proposait dans son programme de limiter l'écart des salaires en entreprise de un à vingt.

Au-delà d'une telle réforme à l'échelle des Vingt-Sept, Emmanuel Macron propose également, à l'échelle nationale, de "complètement changer le pacte de partage de la valeur ajoutée dans l'entreprise" en imposant un "lien obligatoire" entre versement de dividendes aux actionnaires et versement aux salariés d'un intéressement, d'une participation, ou d'une prime de pouvoir d'achat.

Marine Le Pen a elle aussi estimé à plusieurs reprises que le montant de la rémunération proposée pour Carlos Tavares était "choquant".

Interrogée à ce sujet vendredi sur BFMTV et RMC, la candidate du Rassemblement national a jugé qu'"un des moyens d'atténuer ces rémunérations qui sont hors de proportion par rapport à la vie économique, c'est peut-être justement de faire entrer les salariés comme actionnaires."

"Dans des sociétés telles que celle-là, il faut réfléchir à un concept qui serait une sorte de réserve légale de titres, qui serait partagée par tous les salariés à égalité, totalement", a-t-elle proposé.

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