LVMH saisit à son tour la justice face à Tiffany

Reuters

Publié le 10/09/2020 13:33

Mis à jour le 10/09/2020 15:00

PARIS (Reuters) - LVMH (PA:LVMH) va saisir à son tour la justice américaine afin que soit établie la manière dont Tiffany a géré la crise liée au nouveau coronavirus, annonce jeudi le groupe dirigé par Bernard Arnault, qui a renoncé la veille au rachat du joaillier américain.

Evoquant la procédure lancée par l'américain à son encontre, le groupe français dit en avoir pris connaissance "avec étonnement" et qu'il "s’en défendra vigoureusement".

Tiffany a déposé plainte dans le Delaware, l'Etat de la côte Est où la société, basée à New York, est enregistrée, afin de contraindre LVMH à finaliser l'opération de rachat estimée à 16,2 milliards de dollars (13,7 milliards d'euros).

"LVMH estime que cette action est totalement infondée. Elle est manifestement préparée de longue date par Tiffany et a été communiquée d’une manière trompeuse pour les actionnaires et diffamatoire. LVMH s’en défendra vigoureusement", déclare le géant du luxe français dans son communiqué.

LVMH, qui compte également déposer plainte dans le Delaware, a précisé que son recours s'appuierait notamment sur la "mauvaise gestion" de la crise du coronavirus par Tiffany, et notamment le versement de dividendes.

"Le conseil d’administration de LVMH (...) a eu l’occasion d’examiner la situation économique actuelle de Tiffany et sa gestion de la crise. Il a constaté que ses résultats du premier semestre et ses perspectives pour l’année 2020 sont mauvais, et significativement inférieurs à ceux des marques comparables du groupe LVMH pendant la période", dit LVMH dans un communiqué.

"LVMH estime, entre autres, que cette période est affectée par une situation de force majeure (material adverse effect), que Tiffany n’a pas suivi un cadre normal de gestion (ordinary course of business), notamment en distribuant des dividendes substantiels alors que la société était en perte", poursuit-il.

Aux reproches de Tiffany, qui accuse LVMH de retarder sciemment l’obtention des autorisations administratives relatives aux règles anti-trust à travers le monde, LVMH répond que l'accusation n'a "aucune substance".