L'Europe rebondit, espoir d'une désescalade sur l'Ukraine

Reuters

Publié le 15/02/2022 18:27

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont nettement rebondi mardi après leur chute de la veille et Wall Street évoluait également dans le vert à la mi-séance, les marchés d'actions étant soutenus par l'espoir d'un apaisement des tensions en Europe de l'Est après l'annonce du retour dans leurs bases d'une partie des troupes russes massées à la frontière de l'Ukraine.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 1,86% à 6.979,97 points. Le Footsie britannique a pris 0,77% et le Dax allemand 1,98%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,68%, le FTSEurofirst 300 de 1,25% et le Stoxx 600 de 1,32%.

L'annonce mardi par le ministère russe de la Défense du retour de soldats dans leurs bases est perçue comme un premier signe de désescalade dans la crise autour de l'Ukraine, même si l'Otan et Kiev réclament encore des preuves de ce retrait. Parallèlement, les pays occidentaux multiplient les échanges diplomatiques pour trouver une porte de sortie au conflit, avec notamment avec la visite du chancelier allemand Olaf Scholz à Moscou.

Signe d'un retour au calme sur les marchés, le dollar, le franc suisse et le yen, considérés comme des actifs refuge sont en baisse, tandis que l'indice de la volatilité, aussi appelé "indice de la peur", cède 8,6% aux Etats-Unis et 10,2% en Europe.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, hormis le secteur du pétrole et du gaz (-0,8%) et celui des ressources de base (-0,4%), affectés par des prises de bénéfice, tous les autres compartiments du Stoxx 600 ont fini dans le vert.

TotalEnergies a reflué de 0,2% et BP (LON:BP) de 0,8%.

Le groupe minier et de négoce Glencore (+1,1%) a cependant tiré son épingle du jeu à la faveur de l'annonce de la vente de sa participation dans le russe Roussneft.

Sur le CAC 40, les valeurs du luxe ont terminé en forte hausse: Hermès (PA:HRMS) prenant 5,3% et LVMH (PA:LVMH) 3,5%. Louis Vuitton, une des marques phares de LVMH, a par ailleurs indiqué, qu'elle allait augmenter mercredi ses prix à travers le monde face à la hausse des coûts de production.

Dans les résultats et prévisions de sociétés, les publications d'Engie (PA:ENGIE) (-0,4%), de Michelin (PA:MICP) (-3,4%) et de Capgemini (PA:CAPP) (-3%) ont déçu. Le fabricant de pneumatiques a surpris le marché en annonçant vouloir accroître ses dépenses de 2022-2023 pour combler le retard pris sur certains projets en raison de la pandémie. Le groupe informatique a, pour sa part, prévenu que la croissance de sa marge opérationnelle cette année pourrait être freinée par une hausse des coûts.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

Le spécialiste des services à l'énergie Spie (PA:SPIE) a pris 4,5% après des informations de presse indiquant que le groupe était la cible du fonds activiste Amber Capital, qui détient moins de 1% de son capital.

AstraZeneca (LON:AZN) (+4,5%) a bénéficié de nouvelles données positives de son traitement contre le cancer de la prostate, tandis que Ranstad (+4,5%) a été soutenu par un bénéfice trimestriel supérieur aux prévisions.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,3%, le Standard & Poor's 500 de 1,4% et le Nasdaq de 2%

L'espoir d'une baisse des tensions en Europe de l'Est profite notamment aux poids lourds du numérique comme Tesla (NASDAQ:TSLA), Apple (NASDAQ:AAPL) et Microsoft (NASDAQ:MSFT) qui gagnent de 1,5% à 4,8%, tandis que le secteur du transport aérien prend 5,66%. American Airlines bondit de 6,7% et Carnival (LON:CCL) de 6,3%.

L'appétit pour le risque soutient également les spécialistes des cryptomonnaies tels que Hut 8 Mining, Riot Blockchain, Marathon Digital et Bit Digital, en hausse de 6% à 12%.

Les groupes pétroliers sont en revanche pénalisés, à l'image de Marathon Oil qui reflue de 2,9%, dans le sillage du repli des cours du brut et du compartiment de l'énergie (-1,6%), seul secteur du S&P-500 dans le rouge.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont progressé plus que prévu en janvier, de 1% d'un mois sur l'autre et de 9,7% en rythme annuel, signe qu'une inflation élevée pourrait persister pendant une grande partie de cette année..

L'activité manufacturière dans la région de New York a, pour sa part, enregistré une hausse moins forte que prévu depuis le début du mois avec un indice en croissance de 3,1% après être passé le mois dernier en territoire négatif pour la première fois depuis juin 2020.

L'économie de la zone euro, de son côté, a progressé de 0,3% au dernier trimestre de 2021, selon la deuxième estimation publiée mardi par EuroStat ressortie conforme à l'indication initiale.

En Allemagne, le moral des investisseurs allemands s'est amélioré depuis le début du mois sur des anticipations d'assouplissement des restrictions sanitaires avec un indice à 54,3 en février après 51,7 en janvier.

CHANGES

Aux changes, le dollar cède du terrain (-0,39%) face à un panier de devises de référence en réaction à un semblant d'apaisement des tensions entre les puissances occidentales et Moscou.

L'euro, en hausse de 0,49%, en profite pour se rapprocher du seuil de 1,14 dollar, à 1,1364.

La monnaie russe, qui a gagné jusqu'à 2% en séance face au dollar après l'annonce du ministère russe de la Défense, ne prend plus que 0,8% à la clôture des Bourses en Europe.

Parmi les cryptomonnaies, le bitcoin avance de 3,8% à environ 44.170 dollars, soutenu par le regain d'appétit pour les actifs risqués.

TAUX

Sur le marché obligataire, l'annonce d'une possible baisse des tensions sur le dossier ukrainien soutient les rendements des emprunts d'Etat.

Le taux des Treasuries à dix ans prend 3,7 points de base à 2,032%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini sur un gain de 3,8 points de base, à 0,311%, son niveau le plus élevé depuis novembre 2018.

Celui de l'OAT en France a pris 3,2 points, à 0,784%, tandis que le rendement des obligations italiennes à dix ans est monté pour la première fois depuis mai 2020 à 2%, avant de revenir en clôture à 1,976%.

PÉTROLE