L'Europe finit en ordre dispersé en l'absence de catalyseur

Reuters

Publié le 08/02/2022 19:02

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mardi, tandis qu'à Wall Street la tendance était légèrement positive à la mi-séance, les marchés d'actions étant dans l'attente de nouveaux catalyseurs, dont les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, pour s'orienter vers une direction claire.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,27% à 7.028,41 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,08%. Le Dax allemand a pris 0,24%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,21%, le FTSEurofirst 300 a clôturé pratiquement stable et le Stoxx 600 a avancé de 0,01%.

Dans l'attente de la publication jeudi des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui pourraient donner aux investisseurs de nouveaux signes sur le rythme de la hausse prévue des taux d'intérêt, les résultats des entreprises continuent d'animer les marchés.

Aux Etats-Unis, sur les 281 entreprises du S&P 500 qui ont déjà publié leurs résultats, 78,3% ont dépassé les attentes en matière de bénéfice, contre une moyenne de 84% au cours des quatre derniers trimestres, selon les données de Refinitiv.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, la tendance positive a de nouveau été soutenue, comme la veille, par le secteur des ressources de base (+2,2%), qui continue de profiter des anticipations d'une hausse de la demande en Chine.

ArcelorMittal (AS:MT) a avancé de 3,1% et Thyssenkrupp de 1,4%.

Dans l'actualité des entreprises, BP (LON:BP), en repli de 2,3%, n'a pas profité de l'annonce par le groupe de son meilleur bénéfice annuel en huit ans, le compartiment de l'énergie (-1,8%) étant affecté par la baisse des cours du pétrole.

EDF (PA:EDF), pour sa part, a reculé 1,2% après l'abaissement par le groupe de son objectif de production nucléaire pour cette année, tandis que le recul du bénéfice opérationnel annuel d'Ocado (LON:OCDO) a été sanctionné par une chute de 12,9% du titre.

Côté hausse, BNP Paribas (PA:BNPP), qui a annoncé une progression de ses résultats trimestriels et du dividende, a gagné 0,4%.

Dans les fusions-acquisitions, Orange a pris 1,9% après une information de presse évoquant l'éventuel intérêt de l'opérateur français pour une fusion entre sa filiale espagnole et MasMovil.

En Italie, Iliad (PA:ILD), la maison mère de l'opérateur télécoms Free, a confirmé avoir fait une offre pour acquérir 100% de Vodafone (LON:VOD) Italia (groupe Vodafone (-0,1%).

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Hors résultats et fusions, Just Eat (LON:JE) Takeaway a gagné 2,3% après avoir annoncé son intention de quitter la Bourse de New York pour faire des économies, tandis que Monte dei Paschi a bondi de 6,5% à la faveur de la nomination d'un nouvel administrateur délégué et Axa (PA:AXAF) a pris 2,3% grâce à un changement de recommandation de la part de Morgan Stanley (NYSE:MS).

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,8%, le Standard & Poor's 500 de 0,5% et le Nasdaq de 0,9%

Aux valeurs, Pfizer (NYSE:PFE) recule de 4,1% après l'annonce par le laboratoire de prévisions de ventes inférieures aux attentes pour cette année de son vaccin contre le COVID-19 et du Paxlovid, son traitement oral contre la maladie.

Les perspectives de Coty pour cette année sont à l'opposé saluées, permettant à l'action du groupe de cosmétiques de gagner 4,8%.

NVIDIA, pour sa part, est stable, malgré l'échec de son projet de rachat du concepteur de puces britannique Arm auprès de Softbank (T:9984)

Le spécialiste des équipements de sport Peloton (NASDAQ:PTON) Interactive, cité par la presse comme une cible potentielle d'Amazon (NASDAQ:AMZN) et de Nike (NYSE:NKE), s'envole de 21% après l'annonce de la nomination d'un nouveau directeur général et des suppressions d'emplois.

Sur le plan sectoriel, les banques sont recherchées, Bank of America Corp (NYSE:BAC) et JPMorgan Chase & Co (NYSE:JPM) avançant respectivement de 1,3% et de 2%, tandis que l'énergie (-2,4%) accuse la plus forte baisse du S&P.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar remonte, de 0,25%, face à un panier de devises de référence, profitant notamment d'un accès de faiblesse de l'euro, qui pâtit des dernières déclarations de Christine Lagarde.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a estimé lundi devant le Parlement européen qu'il n'était actuellement pas nécessaire de procéder à un resserrement monétaire important, l'inflation étant amenée à refluer d'elle-même.

Pablo Hernandez de Cos, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré pour sa part mardi que tout resserrement potentiel de la politique monétaire de l'institution serait graduel et dépendrait des données macroéconomiques.

L'euro, qui a touché vendredi un pic depuis le 14 janvier à 1,1483 dollar, cède mardi 0,26% à 1,1411 dollar.

TAUX

Les rendements sur les marchés obligataires continuent de monter, le taux des Treasuries à dix ans est à un plus haut depuis novembre 2019 à 1,9577%.

Le rendement du Bund allemand à dix ans suit la même tendance et a gagné 4,2 points de base à 0,250%, tandis que celui de son équivalent français de même échéance a pris 5,1 points à 0,719%.

En Italie, le taux des obligations à dix ans , a fini en hausse de 4,1 points à 1,850% mais continue d'afficher une performance moindre comparée à ses équivalents européens, l'écart de rendement avec le Bund allemand à dix ans étant de 159 points.

Les marchés monétaires tablent toujours à environ 90% sur une hausse de dix points de base des taux de la BCE dès le mois de juin et à 100% sur un relèvement de 50 points de base du coût du crédit d'ici décembre.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est orienté à la baisse, pénalisée par la reprise des négociations indirectes entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire de l'Iran, qui pourraient relancer l'accord de 2015 permettant à terme à Téhéran d'augmenter ses exportations de brut.