L'Europe boursière relève la tête grâce à Wall Street

Reuters

Publié le 20/05/2020 19:05

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en hausse mercredi, portées par la progression de Wall Street, les investisseurs privilégiant une nouvelle fois l'espoir d'une reprise économique malgré les risques persistants liés à l'épidémie de nouveau coronavirus.

Après avoir cédé jusqu'à 1,4%, le CAC 40 a finalement gagné 0,87% à 4.496,98 points. Le Footsie britannique a pris 1,2% et le Dax allemand 1,34%.

L'indice EuroStoxx 50 s'est octroyé 1,37%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 1,04% et le Stoxx 600 de 0,98%.

La séance avait mal débuté pour les places européennes, fragilisées par les doutes quant à la validité d'un essai clinique de vaccin contre le coronavirus. Mais le rebond de Wall Street a permis d'occulter pour le moment les inquiétudes sur une prolongation de la crise.

"Alors que les mesures de confinement sont assouplies et que l'épidémie de coronavirus parait contenue dans de plus en plus de pays, une reprise relative de l'économie est intégrée dans les cours des actions," a déclaré Simona Gambarini, économiste chez Capital Economics.

Les investisseurs suivront la publication à 18h00 GMT du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed). Même s'il ne devrait pas être "particulièrement éclairant", selon Michael Hewson chez CMC Markets, le président de la Fed s'étant déjà exprimé à plusieurs reprises ces derniers jours, il sera bon de relever toute mention de taux négatifs, un sujet qui fait débat.

VALEURS

En Bourse, Renault (PA:RENA) a terminé en tête du CAC 40 (+6,16%) après être parvenu à un accord avec les banques sur un prêt garanti par l'Etat de cinq milliards d'euros pour traverser la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus, selon les informations de Reuters, et obtenu de pouvoir rouvrir vendredi son usine de Sandouville.

Malgré la hausse du secteur pétrolier (+1,66%), Vallourec (PA:VLLP) a cédé 5,24%, BofA Global Research et Goldman Sachs (NYSE:GS) ayant abaissé leur recommandation sur le groupe parapétrolier.

Norwegian Air Shuttle a chuté de 31,22% à Oslo après avoir bouclé la conversion d'une partie de sa dette en actions et son augmentation de capital, complétées par un prêt garanti par l'Etat.

En tête du Stoxx 600, Marks & Spencer (LON:MKS) a bondi de 10,77% à la Bourse de Londres, le distributeur britannique ayant déclaré qu'il comptait accélérer sa restructuration pour faire face aux retombées du coronavirus ainsi qu’à la baisse de 21% de son bénéfice annuel.

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A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones gagnait 1,77% et le Standard & Poor's 500, plus large, progressait de 1,94%, se rapprochant des 3.000 points (à 2.979,6).

Le Nasdaq Composite prenait de son côté 2,18%, évoluant à un plus haut niveau depuis trois mois.

Le secteur technologique était bien entouré, dopé par les progressions de Facebook (NASDAQ:FB) (+6%) et Amazon (NASDAQ:AMZN) (+1,37%), qui se traitent à des niveaux record, tandis qu'Apple (NASDAQ:AAPL) gagnait 2%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Malgré l'optimisme ambiant sur les marchés, les indicateurs économiques du jour restent préoccupants: l'inflation britannique a reculé à 0,8% en rythme annuel en avril, un plus bas niveau depuis août 2016, renforçant le scénario d'un soutien accru de la Banque d'Angleterre (BoE) le mois prochain.

Son gouverneur, Andrew Bailey, n'a pas écarté mercredi l'option de taux d'intérêt négatifs et a dit étudier attentivement les enseignements à tirer de son adoption par d'autres banques centrales.

En zone euro, le chiffre définitif de l'inflation a été revu à la baisse, à 0,3% sur un an en avril, là encore au plus bas depuis août 2016, avec la chute des prix de l'énergie.

CHANGES

L'euro (+0,57%) grimpe pour une quatrième journée consécutive face au dollar, soutenu par la proposition de la France et de l'Allemagne d'un plan européen de relance. Il a atteint un pic d'environ trois semaines à 1,0999.

La livre se stabilise face au dollar après avoir baissé dans un premier temps en réaction au ralentissement de l'inflation britannique, qui alimente les spéculations selon laquelle la Banque d'Angleterre pourrait avoir recours à des taux d'intérêt négatifs.

Face à un panier de devises internationales, le dollar perd 0,3%.

TAUX

Les rendements obligataires sont quasiment inchangés: celui des Treasuries à dix ans évolue autour de 0,711% et son équivalent allemand a terminé la journée à -0,468%.

PÉTROLE

Les cours du brut grimpent à la faveur des signes d'amélioration de la demande et d'une baisse surprise des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Les stocks de brut ont reculé d'environ 5 millions de barils au cours de la semaine au 15 mai alors que les économistes attendaient en moyenne une augmentation de 1,15 million de barils.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 3,72% à 33,15 dollars le baril, après un pic de deux mois à 33,74. Le Brent de mer du Nord gagne 2,97% à 35,68 dollars après avoir atteint 36,46 dollars, là aussi un plus haut depuis la mi-mars.

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