L'espoir dans les vaccins et sur le Brexit domine

Reuters

Publié le 14/12/2020 13:09

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes progressent à mi-séance lundi, le lancement de la première campagne de vaccination contre le coronavirus aux Etats-Unis et la poursuite des discussions sur l'après-Brexit rassurant au moins temporairement les investisseurs.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en progression de près de 0,8% pour le Dow Jones comme pour le Standard & Poor's 500 et de 0,6% environ pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,26% à 5.577,05 points vers 11h45 GMT, effaçant ainsi la majeure partie de son repli de la semaine dernière (-1,81%). A Londres, le FTSE 100, freiné par la remontée de la livre et la baisse d'AstraZeneca (LON:AZN), prend 0,54% et à Francfort, le Dax avance de 1,35%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,32%, le FTSEurofirst 300 de 0,92% et le Stoxx 600 de 1,1%.

Si les mesures de "reconfinement" continuent de s'accumuler aux Etats-Unis et surtout en Europe, les marchés privilégient les bonnes nouvelles sur le front sanitaire après le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) au vaccin de Pfizer (NYSE:PFE) et BioNTech, qui permet le lancement dès ce lundi sur tout le territoire américain d'une campagne de vaccination d'une ampleur historique.

Mais c'est surtout l'annonce dimanche d'une nouvelle prolongation des discussions commerciales entre l'Union européenne et le Royaume-Uni qui soulage temporairement les investisseurs, pour lesquels un "no deal" à la fin de la période de transition, le 31 décembre, constitue le pire des scénarios.

"Nous continuons de penser qu'un accord est l'issue la plus plausible, en nous concentrant, comme toujours, sur ce qui nous semblerait être un calcul rationnel du Premier ministre britannique d'un point de vue politique: en cas de 'no deal', il devrait passer de quelques mois de popularité chez les membres les plus extrémistes de son groupe parlementaire à une montagne d'obstacles le séparant d'une victoire électorale dans quatre ans", écrit Gilles Moëc, le chef économiste d' Axa (PA:AXAF) Investment Managers.

Au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis et au Japon, la semaine qui commence sera par ailleurs animée par des décisions de politique monétaire très attendues dans le contexte de la prolongation de la crise sanitaire. La Banque d'Angleterre annoncera les siennes jeudi, au lendemain de celles de la Réserve fédérale et à la veille de celles de la Banque du Japon.

VALEURS EN EUROPE

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La plupart des grands secteurs de la cote européenne évoluent en territoire positif, la progression la plus marquée profitant au compartiment bancaire, dont l'indice Stoxx progresse de 3,48%, profitant à la fois des dernières nouvelles sur les vaccins, de l'espoir d'un compromis entre Londres et Bruxelles et de leur corollaire, la remontée des rendements obligataires.

A Paris, BNP Paribas (PA:BNPP) (+4,58%), Société générale (PA:SOGN) (+4,59%) et Crédit agricole (PA:CAGR) (+3,79%) figurent parmi les plus fortes hausses du CAC 40.

A Francfort, le spécialiste allemand du commerce en ligne Zalando (+3,69%) bénéficie des nouvelles mesures de confinement décidées par Berlin, qui incluent la fermeture des commerces non essentiels.

En baisse, AstraZeneca recule de 6,83% après l'annonce samedi du rachat de la société américaine de biotechnologies Alexion (NASDAQ:ALXN) pour 39 milliards de dollars (32,2 milliards d'euros), un prix jugé élevé par certains analystes financiers. Dans les échanges en avant-Bourse à Wall Street, Alexion bondit de plus de 30%.

TAUX

Le retour sur les actions se traduit, comme c'est très souvent le cas, par une baisse des cours des emprunts obligataires de référence, et donc une hausse de leurs rendements: celui du Bund allemand à dix ans prend plus de deux points de base à -0,616% et celui des Treasuries de même maturité plus de trois points à 0,9246%.

CHANGES

En ravivant l'attrait des investisseurs pour les actifs risqués, les nouvelles sur les vaccins et le Brexit désavantagent le dollar, qui cède 0,46% face à un panier de devises de référence, parmi lesquelles l'euro, repassé à plus de 1,2150.

La livre sterling, elle, bénéficie avant tout de la prolongation des pourparlers entre Londres et Bruxelles : elle bondit de plus de 1,5% face au billet vert, à plus de 1,34, et de plus de 1% face à la monnaie unique, au-dessus de 1,10.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en nette hausse, soutenus à la fois par les dernières nouvelles sur les vaccins et par l'annonce d'une explosion suspecte sur un tanker à Djeddah, en Arabie saoudite, qui ravive les craintes d'attaques contre le secteur.