En Afghanistan, les taliban resserrent l'étau sur Kaboul

Reuters

Publié le 10/08/2021 11:39

Mis à jour le 10/08/2021 19:41

KABOUL (Reuters) - Les taliban, qui contrôlent désormais 65% du territoire afghan, menacent onze capitales provinciales et s'efforcent de priver Kaboul du soutien que lui apportent les forces nationales du Nord, a déclaré mardi un haut responsable de l'Union européenne.

Profitant du retrait en cours de l'américaine du pays, les insurgés ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines et renforcé leur contrôle sur les territoires dont ils se sont emparés dans le nord de l'Afghanistan, contraignant les habitants à se retrancher dans leurs maisons.

Ils ont ainsi conforté la prise de la ville d'Aybak, capitale de la province de Samangan, sur la principale route entre Mazar-i-Sharif, la plus grande ville du nord du pays, et Kaboul, la capitale, en s'installant dans les bâtiments officiels, ont rapporté des habitants.

La majeure partie des forces de sécurité gouvernementales semblait s'être retirée de la ville, ont-ils ajouté.

"La seule solution est de s'assigner soi-même à résidence ou de trouver un moyen de partir pour Kaboul", a déclaré Sher Mohamed Abbas, un fonctionnaire des impôts qui subvient aux besoins d'une famille de neuf personnes.

"Mais même Kaboul n'est plus une option sûre", a-t-il dit, ajoutant que les taliban avaient débarqué dans ses bureaux et ordonné à tous les fonctionnaires présents de rentrer chez eux.

La prise de Mazar-i-Sharif porterait un coup dévastateur au gouvernement d'Ashraf Ghani à Kaboul.

Commandant d'une milice pro-gouvernementale de la région, Atta Mohammad Noor a juré de se battre jusqu'au bout pour défendre Mazar-i-Sharif, affirmant qu'il résisterait "jusqu'à la dernière goutte de (son) sang".

"Je préfère mourir dans la dignité que mourir dans le désespoir", a-t-il affirmé sur Twitter (NYSE:TWTR).

Des collaborateurs d'Ashraf Ghani ont expliqué que le président s'efforçait d'obtenir le soutien de milices régionales et qu'il avait appelé la population civile à défendre le "tissu démocratique" du pays.