Les Bourses européennes finissent en hausse, Wall St recule

Reuters

Publié le 10/09/2019 18:35

Les Bourses européennes finissent en hausse, Wall St recule

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé en hausse mardi une séance irrégulière, les investisseurs semblant tiraillés entre l'inquiétude liée aux signes de ralentissement économique et l'espoir de voir la Banque centrale européenne (BCE) assouplir encore sa politique monétaire jeudi.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 0,08% (4,26 points) à 5.593,21 points après avoir perdu jusqu'à près de 0,6%. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,44% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,35%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,11%, le FTSEurofirst 300 0,1%, tout comme le Stoxx 600.

Milan a fait exception, l'indice FTSE MIB cédant 0,4% en réaction, entre autres, à l'information de Reuters selon laquelle Rome pourrait relever sa prévision de déficit budgétaire pour 2020.

La séance avait mal commencé après l'annonce d'un recul de 0,8% des prix à la production en Chine en août, leur plus forte baisse depuis trois ans.

Peter Navarro, conseiller de la Maison blanche, a par ailleurs appelé à la patience sur le dossier du différend commercial entre Washington et Pékin.

Les chiffres des prix à la production chinois ont ravivé chez certains investisseurs la crainte d'un ralentissement marqué de la croissance mondiale, d'autant qu'en Europe et aux Etats-Unis, les indicateurs du jour n'ont guère été rassurants: en France, la production industrielle a moins progressé qu'attendu en juillet, en Italie, elle a baissé plus qu'anticipé et sur le marché américain du travail, le nombre d'emplois à pourvoir a reculé pour le deuxième mois d'affilée.

Ces éléments plaident pour un assouplissement marqué des politiques monétaires des grandes banques centrales, une perspective déjà largement intégrée dans les cours mais qui constitue toujours un soutien non négligeable pour les marchés.

"Même si certains initiés, dont le gouverneur de la Banque de France, ont repoussé l'idée d'une action spectaculaire (de la BCE jeudi-NDLR), il semble que le marché l'ait tellement intégrée que ne rien faire risquerait de provoquer des turbulences", note Jim Leaviss, directeur de l'équipe obligataire chez M&G Investments.

VALEURS

Sur les marchés européens, la plus forte progression sectorielle est pour le secteur bancaire, qui a de nouveau profité de la remontée des rendements obligataires et engrangé sur la journée un gain de 2,09%. Cela porte à plus de 7,7% sa hausse sur les cinq dernières séances et le ramène à son niveau de début août.

Au sein du CAC 40, Crédit agricole (PA:CAGR) a pris 2,23%, BNP Paribas (PA:BNPP) 1,92% et Société générale (PA:SOGN) 1,61%.

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Le compartiment du pétrole et du gaz s'est aussi illustré en prenant 2,01% avec la hausse continue des cours du brut.

A l'opposé, la plus forte baisse du Stoxx 600 est pour EDF (PA:EDF), qui a chuté de 6,77% après l'annonce de la découverte d'anomalies dans la fabrication de certains composants de réacteurs nucléaires.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street amplifiait son repli: le Dow Jones cédait 0,03%, le Standard & Poor's 500 0,34% et le Nasdaq Composite 0,81%, plombés par les secteurs des hautes technologies (-1,03%) et de la consommation non contrainte (-0,83%).

Le rebond des rendements obligataires se poursuit à l'approche des réunions de la BCE et de la Fed, qui incitent aux prises de profits sur les emprunts d'Etat: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est remonté à -0,543% et évolue au plus haut depuis le 8 août. Il a repris plus de 16 points de base en une semaine.

Le rendement à dix ans français, à -0,2325%, est au plus haut depuis le 6 août.

Celui des titres allemands à 30 ans, à 0,014%, est quant à lui revenu en territoire positif pour la première fois depuis le 5 août.

A noter aussi, le nouveau creusement de l'écart de rendements ("spread") entre les titres allemands et italiens, conséquence du regain d'inquiétude sur le budget de Rome.

Côté américain, le rendement à dix ans est en hausse de près de cinq points de base à 1,685%, un pic de quatre semaines.

CHANGES

Le dollar est en légère hausse face à un panier de devises de référence et entre autres face à l'euro, qui revient autour de 1,1040, pénalisé par l'approche de la réunion de la BCE.

Le yen a quant à lui touché son plus bas niveau depuis le 2 août face au dollar. A l'impact du regain d'appétit pour le risque s'ajoute celui des informations de Reuters selon lesquelles les responsables de la Banque du Japon sont de plus en plus enclins à envisager une augmentation du soutien monétaire à l'issue de leur réunion des 18 et 19 septembre.

La livre sterling, elle, est en hausse après le nouveau revers infligé par les députés britanniques au Premier ministre, Boris Johnson, et la promulgation d'une loi l'obligeant à solliciter un report du Brexit si aucun accord n'est conclu avec Bruxelles d'ici au 31 octobre.

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