Les actions dans le rouge, prudence avant les premiers résultats

Reuters

Publié le 11/07/2022 18:13

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi et Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-séance dans un contexte de prudence lié à la situation sanitaire en Chine et à l'approche de la publication des résultats du deuxième trimestre des grandes entreprises.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,61% à 5.996,3 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,1% et le Dax allemand a cédé 1,4%.

L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,01%, le FTSEurofirst 300 de 0,44% et le Stoxx 600 de 0,53%.

Plusieurs villes chinoises ont annoncé de nouvelles restrictions de déplacement, voire des confinements, pour tenter de contenir l'épidémie de COVID-19 tandis que Shanghaï se prépare à une nouvelle campagne de dépistage massive.

Côté indicateurs économiques, en attendant la publication mercredi des chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis et les données définitives de l'inflation en Europe pour le mois de juin, les marchés tablent sur un relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) de trois quarts de point ce mois-ci et une hausse du coût du crédit en zone euro d'environ 145 points de base d'ici la fin de l'année.

Les analystes se montrent cependant prudents sur le rythme de hausse des taux à long terme aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis alors que la Commission européenne devrait abaisser jeudi sa prévision de croissance en zone euro.

Dans les publications de résultats de sociétés, les banques JPMorgan Chase (NYSE:JPM) et Morgan Stanley (NYSE:MS) doivent ouvrir le bal jeudi et le consensus prévoit une hausse de seulement 6% sur un an des bénéfices du Standard & Poor's 500.

VALEURS EN EUROPE

Les nouvelles restrictions sanitaires en Chine ont affecté principalement le compartiment des matières premières(-2,04%) et celui de l'automobile (-2,71%).

Renault (EPA:RENA), Stellantis et Volkswagen (ETR:VOWG_p) ont perdu de 1,9% à 5,1%.

A Londres, les groupes miniers Anglo American (LON:AAL), Glencore et Rio Tinto (LON:RIO) ont cédé respectivement 3,54%, 1,19% et 0,48%, tandis qu'à Paris, Eramet (EPA:ERMT) a reculé de 2,97% et ArcelorMittal (AS:MT) de 1,33%.

Le sous-compartiment bancaire (-1,53%) a été pénalisé par le reflux des rendements bancaires: Deutsche Bank (ETR:DBKGn), Commerzbank (ETR:CBKG) et BNP Paribas (EPA:BNPP) ont perdu chacun environ 4,02%.

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Le secteur défensif des services aux collectivités (+1,23%) a été l'un des rares à résister à la tendance baissière, grâce entre autres à EDF (EPA:EDF) (+0,94%), qui a profité du relèvement de la recommandation de JPMorgan à "surpondérer", l'intermédiaire s'attendant à une prime dans le cadre du projet de renationalisation du groupe.

Ailleurs en Europe, Danske Bank a reculé de 3,78% après l'abaissement par la banque de sa prévision de bénéfice nette pour l'ensemble de l'année, tandis que Ryanair (LON:RYA) a reflué de 3,73%, la RTBF ayant rapporté que les pilotes belges de la compagnie allaient se joindre à la grève prévue par leurs collègues français les 23 et 24 juillet.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones perd 0,45%, le Standard & Poor's 500 1,05% et le Nasdaq de 1,93%.

Les grandes banques américaines JPMorgan Chase (-1,25%), Citigroup (NYSE:C) (-1,02%), Morgan Stanley (-1,29%), Wells Fargo (NYSE:WFC) (-1,58%), Bank of America (NYSE:BAC)(-1,22%) et Goldman Sachs (NYSE:GS) (-0,91%) reculent avec leur indice sectoriel (-1,18%), les investisseurs redoutant que les bénéfices soient affectés par le ralentissement économique et la faiblesse de l'activité de trading malgré la hausse des taux d'intérêt de la Fed.

Les géants des nouvelles technologies, sensibles à l'évolution des taux, sont également délaissés à l'image d'Apple (NASDAQ:AAPL) (-1,22%), Microsoft (NASDAQ:MSFT) (-1,29%) ou encore Amazon (NASDAQ:AMZN)(-2,44%).

Twitter (NYSE:TWTR) chute de 8,13% après l'abandon par Elon Musk de son projet de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars (43 milliards d'euros).

CHANGES

Aux changes, l'euro (-1,03%), à un creux de vingt ans face au dollar, se rapproche un peu plus de la parité avec le billet vert à 1,0078 dollar.

La monnaie unique européenne est affectée entre autres par les travaux de maintenance sur Nord Stream 1, le plus important gazoduc russe desservant l'Allemagne, qui est mis à l'arrêt pendant dix jours, alors que le contexte de la guerre en Ukraine fait craindre une suspension prolongée des approvisionnements en hydrocarbures russes. Le dollar (+0,83%), de son côté, bénéficie de son statut d'actif refuge face aux autres grandes devises.

Contre le yen, le billet vert a touché un nouveau plus haut de 24 ans à l'issue d'élections sénatoriales dimanche marquées par un renforcement de la coalition au pouvoir au Japon, favorable à une politique monétaire très accommodante.

TAUX

Les rendements obligataires en Europe ont fini en net repli, un indicateur des anticipations d'inflation à long terme dans la zone euro étant retombé lundi sous 2% pour la première fois depuis mars, l'inquiétude suscitée par le ralentissement de l'activité économique laissant aussi entrevoir un apaisement sur le front des prix.

Les analystes, à l'image d'Erik F. Nielsen, économiste chez Unicredit (BIT:CRDI), soulignent par ailleurs un risque de récession mondiale l'an prochain.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a cédé environ neuf points de base à 1,250% et son équivalent français a perdu près de dix points à 1,778%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans est repassé sous la barre de 3% à 2,9983% (-11 points) après la forte hausse de vendredi liée au rapport sur l'emploi.

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