Les actions dans le désordre face à la hausse des rendements

Reuters

Publié le 11/04/2022 14:02

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le rouge et les Bourses européennes évoluent dans le désordre à mi-séance lundi après les plus hauts inscrits par les rendements des emprunts d'Etat de référence, qui détournent les investisseurs des valeurs technologiques mais profitent aux banques.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,06% pour le Dow Jones, de 0,42% pour le Standard & Poor's et de 0,81% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40, fortement pondéré par les valeurs bancaires, gagne 0,72% à 6.595,3 à 11h18 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,45% et à Londres, le FTSE abandonne 0,3%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,21%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro est pratiquement inchangé et le Stoxx 600 recule de 0,38%.

Le contexte général de marché reste dominé par les mêmes sujets de préoccupations que les semaines passées, de la guerre en Ukraine au risque de ralentissement économique en passant par le resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales et la situation sanitaire en Chine.

La Banque centrale européenne (BCE) réunit jeudi son Conseil des gouverneurs et devrait continuer de préparer le terrain à un relèvement des taux directeurs; face à l'inflation record en zone euro, les marchés monétaires tablent sur une hausse de 70 points de base au total d'ici décembre.

Les chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis en mars, attendus mardi, constituent l'autre grand évènement de la semaine pour les marchés.

Les investisseurs se préparent aussi aux résultats trimestriels des entreprises avec notamment les chiffres d'affaires des géants du luxe LVMH (PA:LVMH) et Hermès (PA:HRMS) mais aussi les comptes des grandes banques américaines, dont les bénéfices sont attendus en baisse d'environ 35% par rapport à l'an dernier selon Refinitiv IBES.

ENQUÊTE-La Fed va resserrer rapidement sa politique dans les mois à venir

TAUX

Les anticipations de normalisation rapide des politiques monétaires continuent de soutenir les rendements obligataires: celui des Treasuries à dix ans prend quatre points de base à 2,7553% après un plus haut de plus de trois ans à 2,7840%.

En Europe, le rendement du papier allemand à dix ans gagne plus de sept points de base à 0,792% après un pic à 0,798%, au plus haut depuis février 2018. Son équivalent français a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2015 à 1,309% avant de revenir à 1,286%.

L'écart de rendement entre l'obligation française à dix ans et le Bund de même échéance se resserre à 50,1 points de base après les résultats du premier tour de la présidentielle en France, qui donnent le sortant, Emmanuel Macron, nettement en tête. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

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Les valeurs de croissance telles que Meta Platforms (NASDAQ:FB) et Microsoft (NASDAQ:MSFT) abandonnent de plus de 1% en avant-Bourse.

VALEURS EN EUROPE

L'indice sectoriel européen des hautes technologies (-1,3%) souffre également de la progression des rendements obligataires, à l'inverse du compartiment bancaire, en hausse de 1,11%.

A Paris, Crédit agricole (PA:CAGR) et BNP Paribas (PA:BNPP) prennent respectivement 2,18% et 3,35%.

Société générale (PA:SOGN) avance de 6,79%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après avoir annoncé son retrait de Russie avec la cession de sa participation dans Rosbank et ses filiales d'assurance à Interros Capital.

En baisse, le fabricant de pneus Nokian Tyres chute de 12,36% après avoir déclaré que les nouvelles sanctions imposées par l'Union européenne contre la Russie auront un impact important sur sa production.

CHANGES

Après sept séances de hausse, l'"indice dollar", qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises de référence, est stable.

L'euro, à 1,0904 dollar, gagne 0,26%, les cambistes accueillant avec soulagement l'avance d'Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle française.

De son côté, la livre sterling a brièvement cédé du terrain face au dollar en réaction au ralentissement plus marqué que prévu de la croissance économique britannique en février, à 0,1% après 0,8% en janvier et contre 0,3% attendu.

PÉTROLE