Le rachat des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri se complique

Reuters

Publié le 29/12/2020 19:29

MILAN (Reuters) - Le rachat des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri paraît de plus en plus compromis alors que se profile la fin du délai fixé pour le bouclage d'une opération complexe, faute de feu vert de la Commission européenne.

"Nous n'avons aucune nouvelle, nous ne prenons pas de décision", a déclaré un porte-parole de Fincantieri qui a précisé que toutes les formalités avaient été remplies auprès de la Commission européenne.

"Pour qu'une décision soit prise d'ici au 31 décembre, il faudrait une décision politique, qu'elle soit prise par les gouvernements ou par Bruxelles", a-t-il ajouté.

Or, Giampero Massolo, président de Fincantieri, a prévenu début décembre que la question de l'opportunité du rachat des Chantiers de l'Atlantique se poserait à nouveau si la Commission européenne ne rendait pas sa décision d'ici la fin du mois.

Contrôlé par l'Etat italien, Fincantieri a signé un accord en février 2018 sur le rachat de 50% des Chantiers de l'Atlantique auprès de l'Etat français pour 59,7 millions d'euros.

Fincantieri, qui met en avant la nécessité de faire face à la concurrence des chantiers navals asiatiques et sa volonté de créer un "Airbus (PA:AIR)" de la construction navale, veut acquérir auprès de l'Etat français 50% des parts des Chantiers de l'Atlantique.

En vertu d'un accord conclu en septembre 2017, la France a parallèlement accepté de prêter 1% des parts au groupe italien pour lui permettre de prendre le contrôle opérationnel de la compagnie sous condition d'engagements concernant l'emploi, la gouvernance et la propriété intellectuelle.

L'opération n'a toujours pas obtenu le feu vert de la Commission européenne qui redoute une réduction de la concurrence sur le marché mondial.

L'exécutif européen a dit au mois de juin avoir besoin de temps pour examiner l'opération qui se heurte parallèlement à l'hostilité d'une partie de la classe politique locale préoccupée par le risque de pertes d'emplois et par celui des transferts de technologie vers la Chine.

Le contexte est également défavorable, la demande pour les paquebots de croisière étant pénalisée par une crise sanitaire qui a asséché les finances des grands croisiéristes.