L'accord sur la refonte Renault-Nissan dévoilé le 6 février, selon des sources

Reuters

Publié le 26/01/2023 12:01

Mis à jour le 26/01/2023 18:41

par Gilles Guillaume, Norihiko Shirouzu et Maki Shiraki

PARIS/TOKYO (Reuters) - Renault (EPA:RENA) et Nissan (TYO:7201) devraient dévoiler officiellement le 6 février à Londres un accord sur la réorganisation de leur alliance fondée il y a plus de 20 ans, qui fait l'objet de négociations entre les deux constructeurs automobiles depuis de longs mois, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Renault souhaite que son partenaire nippon investisse dans sa nouvelle entité regroupant ses activités de véhicules électriques, tandis que Nissan plaide pour que le groupe français - son actionnaire principal - réduise sa participation actuelle de 43% afin de rééquilibrer leur alliance.

Les dirigeants des deux groupes se sont réunis jeudi en visioconférence pour un conseil opérationnel de l'alliance (Alliance operating board, AOB). Des sources ont dit à Reuters que ce format avait été préféré à une réunion physique au Japon - qui aurait nécessité que le directeur général de Renault, Luca de Meo, et le président du groupe au losange, Jean-Dominique Senard, s'envolent pour l'archipel - parce que le processus était suffisamment bien engagé.

Après l'étape clé de l'AOB et avant la présentation publique, le projet d'accord doit encore être approuvé individuellement par les conseils d'administration de Renault et Nissan.

Nissan a refusé de faire un commentaire, tandis que Renault a toujours refusé de commenter publiquement les discussions avec son partenaire nippon.

Une troisième source proche du dossier a déclaré que l'AOB s'était déroulé "sans accroc" mais que tous les détails n'étaient pas encore réglés et que la date du 6 février n'était pas encore gravée dans le marbre.

"Au jour d'aujourd'hui, nous ne pouvons pas dire que nous sommes parvenus à un accord", a-t-elle souligné, avant d'ajouter qu'il n'y avait plus de divergence majeure entre les sociétés et qu'il était improbable que les discussions n'aboutissent pas.

Celles-ci durent depuis plusieurs mois et se sont concentrées notamment sur la question du partage de la propriété intellectuelle, Nissan voulant l'assurance que ses brevets apportés à l'alliance - sur la voiture autonome, la batterie solide ou l'hybridation - ne serviraient pas aux nouveaux venus dans la galaxie de partenaires que Renault constitue depuis environ un an.

Selon la source, une réponse a été apportée à ces préoccupations, sans plus de précision.

LES LIGNES BOUGENT DANS L'AUTOMOBILE

Les deux membres fondateurs, et Mitsubishi, troisième partenaire de l'alliance qu'il a rejointe ultérieurement, doivent réinventer leur partenariat à un moment particulièrement critique dans l'histoire de l'industrie automobile, avec la sortie du diesel puis de l'ensemble des motorisations thermiques pour basculer en une dizaine d'années vers le tout électrique.

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Les acteurs historiques du secteur doivent trouver les moyens de financer cette révolution alors que les lignes ne cessent de bouger. Ils sont confrontés à la concurrence de nouveaux venus comme Tesla (NASDAQ:TSLA) et doivent composer avec les poids lourds de la tech, ce qui les amène à redéfinir les liens qu'ils ont tissés jusqu'ici.

Pour rester dans la course de la R&D dans le cadre de sa propre stratégie de redressement, Renault a par exemple opté pour un partenariat avec le géant des semi-conducteurs Qualcomm (NASDAQ:QCOM) et s'est allié, dans les moteurs thermiques et hybrides, avec le chinois Geely Automobile Holdings.