La crise du coronavirus n'a pas dit son dernier mot, selon Barclays

Reuters

Publié le 09/06/2020 12:04

PARIS (Reuters) - La réaction positive des marchés aux récentes bonnes nouvelles sur les fronts économique et sanitaire ne doit pas masquer le fait que la crise du coronavirus aura des effets de long terme difficiles à prédire mais qui seront certainement considérables, dit-on chez Barclays (LON:BARC).

Le choc provoqué par la pandémie est à la fois massif, à multiples facettes et non linéaire, écrit Marvin Barth, de l'équipe de recherche sur l'obligataire, les changes et les matières premières de la banque britannique, dans une note publiée mardi.

"Ces trois caractéristiques peuvent se combiner de manière à rendre totalement incertaines les perspectives économiques et politiques, alors même que l'incertitude entourant la pandémie proprement dite recule", argumente l'analyste.

Des répercussions en boucle sont à attendre et elles augmentent le risque d'événements considérés jusqu'à présent comme impossibles ou n'ont même pas été imaginés, prolonge-t-il.

La montée des incertitudes est de nature systémique et interdit toute prévision pertinente, ce qui augmente considérablement le risque d'erreur des modèles linéaires appliqués à l'analyse financière et économique moderne, pointe l'analyste de Barclays.

"La seule défense est d'être préparé à tout, ce qui nécessite un cadre permettant d'affronter les incertitudes, une image complète des vulnérabilités et une liste détaillée des risques potentiels", écrit-il.

La crise n'est pas seulement sanitaire mais constitue plutôt un séisme dont les multiples répliques dureront des années et mettront à l'épreuve les Etats, les économies et les marchés, fait valoir Marvin Barth.

L'onde de choc entraînera des changements profonds dans les comportements pouvant entraîner des bouleversements sociaux et des réalignements géopolitiques susceptibles d'augmenter encore les incertitudes, selon lui.

Rien, ni la notion de souveraineté, ni les institutions ni le commerce et ni les structures capitalistiques, ne sera épargné, pas plus que les notions de guerre et de paix, lit-on dans la note.

"En bref, l'incertitude entraînée par le Covid-19 va probablement se prolonger pendant des années, avec des dimensions beaucoup plus vastes que ce qu'anticipent actuellement les marchés concernant la profondeur et la durée de la récession actuelle", écrit Marvin Barth.