La baisse des actions se poursuit, le rapport sur l'emploi US à suivre

Reuters

Publié le 06/05/2022 13:54

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street devrait creuser ses pertes de la veille à l'ouverture vendredi et les Bourses européennes sont en net recul à mi-séance en raison des préoccupations des investisseurs sur la politique monétaire et le rythme de croissance de l'économie mondiale et dans l'attente des chiffres de l'emploi américain.Les contrats à terme signalent une baisse de 0,5% pour le Dow Jones, de 0,63% pour le S&P-500 et de 0,86% pour le Nasdaq. Jeudi, les indices américains ont chuté de 3,12% à 5%, le Nasdaq enregistrant sa pire séance en près de deux ans et le Dow Jones depuis octobre 2020.

À Paris, le CAC 40 perd 1,48% à 6.273,83 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,42% et à Londres, le FTSE abandonne 0,96%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,34%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,52% et le Stoxx 600 de 1,46%.

Bien que le président de la Fed, Jerome Powell, ait pratiquement écarté mercredi la possibilité de hausses de taux de 75 points de base - ce qui a brièvement temps soutenu les actions -, le baromètre FedWatch de CME Group montre que les investisseurs estiment encore à 87% la probabilité que l'institution fasse ce choix lors de la réunion de juin.

Les investisseurs semblent en effet penser que l'institution américaine n'aura pas d'autre choix que de relever plus rapidement ses taux pour endiguer l'inflation. Et ce même si un resserrement monétaire brutal risque de provoquer un ralentissement de l'économie mondiale, voire une récession.

Le marché suivra à 12h30 GMT la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis. Les créations d'emplois devraient avoir diminué en avril selon le consensus Reuters, qui table sur 391.000 postes créés après 431.000 en mars.

"La tendance est toujours à un marché du travail solide et très tendu, ce qui alimente les hausses de salaires et constitue un problème pour l'inflation à plus long terme", a déclaré Gergely Majoros, membre du comité d'investissement de Carmignac.

VALEURS EN EUROPE

Dans résultats d'entreprises mal accueillis pèsent aussi sur la tendance en Europe: JCDecaux (EPA:JCDX) chute de 9,99% après avoir fait état d'une prévision de chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre inférieure aux attentes et Adidas (ETR:ADSGN) perd 6,35% après avoir abaissé ses perspectives annuelles en raison des restrictions sanitaires en Chine.

La banque néerlandaise ING (AS:INGA) cède 3,58% après un bénéfice net moins élevé qu'attendu au premier trimestre, un résultat qui prend en compte une augmentation des provisions pour créances douteuses liées à son exposition à la Russie et à l'Ukraine.

A Londres, IAG (LON:ICAG), propriétaire notamment de British Airways, recule de 7,61% après avoir annoncé une perte d'exploitation trimestrielle plus importante que prévu et revu à la baisse son projet d'augmenter la capacité des vols court-courriers à l'aéroport d'Heathrow.

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TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans est en légère hausse à 3,0927% après avoir brièvement franchi le seuil de 3,1%, déjà dépassé jeudi pour la première fois depuis novembre 2018.

En Europe, l'écart entre les rendements à dix ans italien et allemand est remonté à plus de 200 points de base pour la première fois depuis mai 2020, le marché craignant l'impact du resserrement monétaire attendu de la Banque centrale européenne sur les pays les plus endettés de la zone euro.

Plusieurs membres de l'institution ont appelé ces dernières heures à une action de la BCE face à la hausse des prix: Robert Holzmann s'est dit favorable à une hausse de taux en juin, François Villeroy de Galhau a évoqué un retour du taux de dépôt en territoire positif avant la fin de l'année et Joachim Nagel a jugé que la fenêtre de tir pour une initiative de la BCE était en train de rétrécir.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a atteint un plus haut depuis septembre 2014, à 1,096%, et son équivalent français un pic depuis juillet 2014 à 1,621%.

CHANGES

Le dollar cède du terrain face à un panier de devises de référence après avoir inscrit en séance un nouveau plus haut de près de 20 ans.

L'euro prend 0,42%, autour de 1,0584 dollar, porté entre autres par les déclarations du gouverneur de la Banque de France.

La dépréciation de la livre sterling se poursuit au lendemain des annonces de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, qui a mis en garde contre le risque de récession et indiqué que l'inflation pourrait dépasser 10% cette année: face au billet vert, la monnaie britannique a atteint un nouveau plus bas depuis juin 2020 ans à 1,2273 dollar.

PÉTROLE