Israël masse des troupes près de Gaza, le conflit ne faiblit pas

Reuters

Publié le 13/05/2021 10:27

Mis à jour le 13/05/2021 19:10

par Nidal al-Mughrabi et Rami Ayyub

GAZA/JERUSALEM (Reuters) -Les forces armées israéliennes se massaient jeudi près de la bande de Gaza d'où décollaient de nouvelles salves de roquettes tirées par des combattants palestiniens en direction d'Israël.

Selon les autorités médicales palestiniennes et israéliennes, 87 personnes, dont 18 enfants et huit femmes, ont péri dans l'enclave depuis le ravivement du conflit et sept autres - un soldat et six civils - sont mortes en Israël où les tensions ont pris un tour inhabituel avec la diffusion d'images de lynchages visant tout autant la communauté arabe que la communauté juive.

Des synagogues ont été attaquées et des affrontements se sont produits dans les rues israéliennes, conduisant le président Reuven Rivlin à agiter le spectre de la guerre civile.

L'armée israélienne poursuit de son côté sa campagne de frappes aériennes, détruisant par exemple jeudi matin un immeuble de six étages dans la bande de Gaza.

Les appels à la retenue lancés par la communauté internationale n'ont pour l'heure aucun effet sur la volonté des belligérants de poursuivre les hostilités.

Tsahal a commencé à masser des milliers de soldats à proximité de la clôture de sécurité qui sépare la bande de Gaza du territoire israélien, laissant entrevoir une intervention terrestre comme ce fut le cas en 2014 et en 2008-2009.

La campagne israélienne prendra "plusieurs jours encore", a prévenu le Premier ministre israélien, Benjamin Netanhayu.

"Le chef d'état major inspecte ces préparatifs et fournit des instructions (...). Nous avons un quartier général de campagne et trois brigades près de Gaza qui se préparent pour faire face à cette situation et à plusieurs éventualités", a déclaré le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne.

UN EMISSAIRE AMERICAIN ATTENDU AU PROCHE-ORIENT

C'est dans ce contexte que Washington a annoncé mercredi l'envoi au Proche-Orient du secrétaire général adjoint Hady Amr dans l'espoir de contribuer à un apaisement des tensions.

"Mon attente et mon espoir, c'est que cela se terminera assez rapidement, mais Israël a le droit de se défendre", a dit à la presse le président américain, Joe Biden, à la Maison blanche.

Le président Emmanuel Macron, qui s'est dit "préoccupé" par le regain de violences, a appelé jeudi à une "relance décisive" des négociations nécessaires à l’établissement d’une "paix juste et durable" entre Israéliens et Palestiniens.

Le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres ont également lancé un appel dans une vidéo pour que les combats cessent.

"L'objectif principal est de mettre fin aux actes violents des deux côtés et d'assurer la sécurité de la population civile", a déclaré le Kremlin dans un communiqué.

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Cet espoir se heurte toutefois aux déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a promis de continuer à frapper Gaza pour ébranler les capacités d'action du Hamas qui a perdu mercredi le commandant en chef de son aile militaire, tué dans un bombardement israélien.

Le mouvement palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, demeure lui aussi dans une posture martiale, comme en témoigne les propos de son dirigeant, Ismaël Haniyeh, qui évoque une confrontation "sans limitation de temps".

Ce regain de violence, le plus vif depuis le conflit de 2014, est la conséquence d'affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes autour de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem, où les tensions ont été alimentées ces dernières semaines, qui correspondent au mois sacré musulman du ramadan, par le risque d'expulsion de plusieurs familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est.