Hermès: L'opérationnel franchit les 2 milliards d'euros, des cosmétiques pour 2020

Reuters

Publié le 20/03/2019 13:11

Hermès: L'opérationnel franchit les 2 milliards d'euros, des cosmétiques pour 2020

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Hermès (PA:HRMS) International, dont les résultats annuels ont été portés par les performances de sa maroquinerie et par un appétit chinois toujours robuste, se prépare à se lancer dans les cosmétiques avec du maquillage prévu pour 2020.

Le sellier, célèbre pour ses sacs Birkin ou ses carrés de soie, a vu son résultat opérationnel courant progresser de 6% en 2018 et franchir le cap des 2,0 milliards, à 2,04 milliards d'euros, sur des ventes en croissance organique de 10,4%.

Le groupe compte, avec une poignée de concurrents comme Louis Vuitton (détenu par LVMH (PA:LVMH)), Gucci (propriété de Kering (PA:PRTP)) ou Moncler (MI:MONC), parmi les griffes qui signent les meilleures performances d'un secteur où les écarts se creusent entre "bons" et "mauvais" élèves.

Sa rentabilité, elle aussi parmi les plus élevées du luxe, s'est établie à 34,3%, en léger retrait par rapport au record de 34,6% touché en 2017, les hausses de prix passées en 2018 ayant été inférieures à celles des coûts de production.

Pour répondre à l'inflation de ses coûts, le groupe a relevé ses prix d'environ 3% en janvier 2019, après une hausse d'environ 1% l'année précédente.

Interrogé lors d'une conférence téléphonique avec la presse sur l'évolution des ventes depuis le début de l'année, le gérant du groupe, Axel Dumas, a déclaré ne pas voir "de rupture de tendance à ce stade".

"Nous continuons d'avoir de bons volumes sur tous les métiers, avec une croissance modérée sur la soie", a-t-il dit.

La maroquinerie, division phare d'Hermès qui compte pour la moitié de ses ventes, a signé une croissance organique de 9,4% l'an dernier, tandis que les vêtements et accessoires ont enregistré la meilleure performance de toutes les divisions avec une hausse de plus de 14%.

A l'inverse, la soie a grappillé 3,2%.

PAS DE LICENCE POUR LES COSMÉTIQUES

Le projet de diversification dans les cosmétiques, évoqué il y a plusieurs années, est maintenant "dans les clous" et prêt pour 2020, a déclaré Axel Dumas.

"Si on veut devenir une marque mondiale, il faut avoir ces trois axes (parfum-maquillage-soins NDLR)", a-t-il dit.

"C'est un gros marché, où il y a beaucoup d'acteurs. Il faut être prudent", a-t-il ajouté, reconnaissant une prise de risque et une "nécessaire courbe d'apprentissage".

Hermès passera par des sous-traitants en France et en Italie et n'aura pas recours à des contrats de licence. Il débutera par du maquillage, qui sera d'abord commercialisé dans son réseau de magasins. Les produits de soins viendront ensuite.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

Les résultats 2018 ont été bien accueillis par le marché, le titre Hermès prenant 0,98% à 596 euros à la Bourse de Paris à 13h05, après une hausse de près de 22% depuis janvier, alors que le CAC cède 0,1%.

A 41 fois ses bénéfices estimés pour 2020, sa valorisation demeure, de loin, la plus élevée du secteur, quand celle de LVMH ressort à 20,65 et celle de Richemont (SIX:CFR) à 19,24.

Ce niveau s'explique, selon les analystes, par le modèle unique d'Hermès, sa résistance face à ses concurrents dans les moments difficiles et sa capacité à croître de façon plus régulière.

Perçu comme l'incarnation du luxe "ultime", Hermès combine une offre ultra sélective, avec des sacs iconiques vendus autour de 10.000 euros, et une vaste gamme de produits plus accessibles dans la soie ou les accessoires.