Grève des raffineries: TotalEnergies prêt à avancer la négociation sur les salaires

Reuters

Publié le 09/10/2022 15:48

Mis à jour le 10/10/2022 07:31

PARIS (Reuters) - La direction de TotalEnergies a proposé dimanche d’avancer les négociations avec les syndicats sur les salaires au mois d’octobre sous réserve de la fin des blocages pour permettre un réapprovisionnement des stations-service, alors que la situation se tend grandement en France.

Les tensions d'approvisionnement étaient toujours fortes dimanche avec près de 30% des stations-service en difficulté d'approvisionnement sur au moins un carburant sur le territoire national, selon le ministère de la Transition énergétique, contre 21% la veille.

La situation était particulièrement compliquée dans les Hauts-de-France où 54,8% des stations rencontraient des difficultés, et en Ile-de-France, où il y avait 44,9% de stations en rupture d'au moins un produit.

Cette situation survient alors que les salariés de TotalEnergies et d'ExxonMobil (NYSE:XOM) reconduisaient ce week-end leur mouvement de grève, long déjà de plus d'une dizaine de jours, pour réclamer des augmentations salariales.

"Je tiens à réaffirmer l’appel très ferme du gouvernement aux dirigeants et aux organisations syndicales de Total (EPA:TTEF) et d'Esso. Une issue doit être trouvée sans délai dans le cadre du dialogue social, qui doit avoir lieu au sein des entreprises", a réagi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher par communiqué.

Dans un communiqué publié dimanche soir, Esso France a dit appeler à la responsabilité pour permettre le bon approvisionnement du pays et demande la fin du blocage de ses sites de production.

Le groupe ajoute que sa direction réunira à nouveau les organisations syndicales lundi avec l’objectif de permettre aux

raffineries du groupe de reprendre leur activité dans les meilleurs délais.

"Les Français ne doivent pas subir davantage les conséquences d’un mouvement social. Ce conflit doit cesser", a dit pour sa part Agnès Pannier-Runacher en soulignant le "pas", selon elle, réalisé par TotalEnergies pour tenir des discussions.

TotalEnergies a dit par communiqué proposer d’avancer les négociations annuelles obligatoires (NAO) au mois d’octobre sous réserve de la fin des blocages des dépôts et des raffineries.

Cette négociation sur les salaires était prévue à la mi-novembre mais la CGT, en grève depuis une dizaine de jours, réclamait son ouverture immédiate. Pour y parvenir, elle s'est dit prête samedi à discuter uniquement de revendications salariales, remettant à plus tard ses demandes d'investissement massif en France et de créations d'emploi.

"Ces négociations permettront de définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022", a écrit le groupe dans un communiqué.

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"RUÉE" VERS LES STATIONS-SERVICE

"TotalEnergies a en effet la volonté que tous les collaborateurs soient prioritaires dans le partage de la valeur et reçoivent la juste récompense de leurs efforts sur leur fiche de paye avant la fin de l’année", a-t-il poursuivi.

L'entreprise précise que les salariés ont déjà bénéficié d'augmentations salariales moyennes de 3,5% en 2022 ainsi qu'un intéressement-participation moyen de 9.108 euros.

La CGT a dit à Reuters qu'elle consulterait les salariés sur cette proposition pour décider de la suite du mouvement.

Elle réclame une augmentation de 10% des salaires, dont 7% pour faire face à l'augmentation du coût de la vie et 3% au titre des bénéfices exceptionnels engrangés par l'entreprise cette année avec l'explosion du prix de l'énergie.

Le gouvernement a autorisé la circulation des camions-citernes samedi et dimanche et a puisé dans ses stocks stratégiques pour fluidifier la situation. Ces mesures ont permis une augmentation des livraisons de 20% par rapport au flux habituel, indique Agnès Pannier-Runacher.

"Ces volumes additionnels devraient permettre une amélioration de la situation tout au long de la journée de lundi", a-t-elle ajouté.

Elle dénote en revanche une "ruée" vers les stations-service au-delà delà des consommations habituelles de carburant.