L'Allemagne et la Finlande en désaccord sur le sauvetage d'Uniper

Reuters

Publié le 09/07/2022 12:05

Mis à jour le 09/07/2022 14:45

BERLIN (Reuters) - Le désaccord entre Berlin et Helsinki sur le sauvetage d'Uniper prend de l'ampleur samedi, Fortum, l'actionnaire majoritaire finlandais du géant gazier, ayant rejeté l'appel du ministre allemand de l'Economie à une aide supplémentaire pour renflouer le groupe en difficulté.

Uniper a fait une demande de sauvetage vendredi auprès du gouvernement allemand, son président du directoire prévenant que les pertes dues à la baisse de l'approvisionnement en provenance de Russie et à la flambée des cours du gaz pourraient atteindre 10 milliards d'euros cette année.

Le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck, a déclaré que la société publique Fortum devrait contribuer au sauvetage alors que l'Allemagne est confrontée à une grave crise énergétique.

Uniper "appartient à quelqu'un, quelqu'un qui est solvable et qui peut fournir un soutien", a déclaré Robert Habeck, également ministre de l'Energie, à la radio Deutschlandfunk. "Il est donc juste d'envisager des modèles où les propriétaires assument également une obligation".

Fortum, qui a proposé de placer les activités allemandes d'Uniper sous la protection de Berlin, a répondu qu'il avait déjà octroyé à sa filiale 8 milliards d'euros de prêts et de garanties.

"Les entreprises allemandes chargées de la sécurité d'approvisionnement doivent être détenues par l'Etat fédéral qui a la forte solvabilité requise", car les prix du gaz pourraient continuer à augmenter, a déclaré dans un mail Markus Rauram, directeur général de Fortum.

La ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen, a souligné, également dans un mail, que le sauvetage d'Uniper était une question "d'importance européenne".

"Nous demandons d'urgence que les activités à risque et essentielles d'Uniper soient (...) sécurisées par l'Etat allemand", a-t-elle ajouté.

Alors que la Russie impute la réduction de ses exportations de gaz à des problèmes techniques, les gouvernements des pays occidentaux affirment eux que Moscou invoque des prétextes mensongers pour se venger des sanctions prises en réponse à la guerre en Ukraine.