Fébrilité avant les chiffres de l'inflation américaine

Reuters

Publié le 12/04/2022 13:23

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Wall Street retient son souffle tandis que les Bourses européennes reculent à mi-séance mardi alors que les rendements obligataires et le dollar montent avant la publication des chiffres mensuels de l'inflation aux Etats-Unis, qui risquent de nourrir les craintes déjà bien installées d'un resserrement accéléré de la politique monétaire américaine.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture proche de l'équilibre pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et en hausse de 0,12% pour le Nasdaq, qui a cédé près de 3,5% sur les deux dernières séances.

À Paris, le CAC 40 perd 0,62% à 6.515,33 points vers 11h00 GMT après être tombé à 6.424,97, son plus bas niveau depuis le 14 mars. À Londres, le FTSE 100 recule de 0,42% et à Francfort, le Dax abandonne 0,96%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,56%, le FTSEurofirst 300 de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,5%.

Les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis en mars qui seront publiés à 12h30 GMT devraient confirmer l'accélération de l'inflation: le consensus Reuters table sur une hausse de l'indice "CPI" de 1,2% sur un mois, ce qui serait du jamais vu depuis 2005, et de 8,4% sur un an, soit le chiffre le plus élevé depuis janvier 1982.

Ces chiffres risquent donc de conforter le scénario déjà largement dominant d'une hausse d'un demi-point des taux directeurs américains le 4 mai à l'issue de la prochaine réunion de la Fed, et d'une poursuite du resserrement à un rythme soutenu jusqu'à l'automne au moins.

En Europe, l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne a baissé un peu moins qu'anticipé, grâce entre autres à un apaisement relatif des craintes liées à la hausse des prix.

Parallèlement, l'enquête mensuelle de BofA auprès des gérants de fonds montre que leur jugement sur les perspectives de croissance mondiale est au plus bas.

TAUX

Sur le marché obligataire américain, les rendements des bons du Trésor restent orientés à la hausse et ont inscrit en début de journée de nouveaux plus pics de plus de trois ans.

Le dix ans prend près de deux points de base à 2,7994% après avoir atteint 2,836%, son plus haut niveau depuis janvier 2019. Le cinq ans est en hausse de plus de deux points à 2,8036% et le deux ans de 1,6 point à 2,5225%.

En Europe, la tendance est similaire à deux jours de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE): le dix ans allemand, à 0,841%, est au plus haut depuis 2015, tout comme son équivalent français, qui s'affiche à 1,337%. Le "spread" entre les deux, très surveillé en raison du contexte électoral en France, revient ainsi à 49 points.

CHANGES

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La perspective d'une nouvelle accélération des prix aux Etats-Unis favorise le dollar: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence est en hausse de 0,18% et il est revenu au-dessus de 100 points, un seuil qu'il avait franchi vendredi pour la première fois depuis 2020.

L'euro retombe ainsi à 1,0866 dollar, effaçant les grains engrangés lundi après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle en France, jugés favorables au sortant, Emmanuel Macron.

VALEURS EN EUROPE

Les baisses sectorielles les plus marquées en Europe à mi-séance sont pour le compartiment de la santé, dont l'indice Stoxx perd 1,42%, et celui de l'immobilier (-1,31%). À l'opposé, le secteur du pétrole et du gaz s'adjuge 1,05% avec le rebond du prix du baril, celui des matières premières 0,75%.

À Paris, CGG (PA:GEPH) (+5,51%) affiche la meilleure performance de l'indice SBF 120.

Le secteur bancaire cède 0,62% malgré la hausse des rendements obligataires; il est plombé par Deutsche Bank (DE:DBKGn) (-8,45%) et Commerzbank (DE:CBKG) (-8,30%), qui souffrent par un investisseur non identifié de participations représentant plus de 5% de leur capital.

Nokia (HE:NOKIA) perd 1,12% après l'annonce de l'arrêt de ses activités en Russie.

PÉTROLE