Engie et la Belgique s'accordent pour prolonger deux réacteurs nucléaires

Reuters

Publié le 29/06/2023 12:26

par Marine Strauss

BRUXELLES/PARIS (Reuters) - Engie (EPA:ENGIE) et le gouvernement belge ont annoncé jeudi avoir signé un accord pour prolonger de dix ans l'exploitation des réacteurs nucléaires Tihange 3 et Doel 4, après que l'invasion de l'Ukraine par la Russie a incité la Belgique à revoir ses projets de s'appuyer davantage sur le gaz naturel.

Alors que la Belgique prévoyait de sortir du nucléaire d'ici 2025, l'accord négocié depuis près d'un an "renforce notre approvisionnement en électricité, réduit la dépendance énergétique de notre pays et garantit la production en Belgique d'une électricité décarbonée et bon marché", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre, Alexander de Croo.

L'accord prévoit la création d'une structure juridique dédiée aux deux réacteurs nucléaires prolongés, détenue à parité par l'État belge et Engie, ainsi qu'une "répartition équilibrée des risques" à travers notamment un mécanisme dit de "Contrat pour différence" et un intéressement de l'opérateur à "une bonne performance technique et économique des installations".

Il fixe également un montant forfaitaire pour les coûts futurs liés à la gestion des déchets nucléaires concernant toutes les installations nucléaires d'Engie en Belgique, pour un montant total de 15 milliards d'euros.

Sur la base des provisions nucléaires actuelles, le total des passifs nucléaires d'Engie envers la Belgique s'élève désormais à au moins 23 milliards d'euros, a indiqué le gouvernement belge.

Le groupe a pour sa part souligné dans un communiqué que, grâce au transfert de l'ensemble des obligations liées aux déchets nucléaires à le Belgique, il ne serait plus exposé à l'évolution des coûts futurs liés au traitement des déchets, revus tous les trois ans par la Commission des Provisions Nucléaires (CPN).

En contrepartie, Engie constatera une charge en résultat non récurrent de l'exercice 2023 correspondant à l'augmentation de ses engagements, nette de l'ajustement des provisions nucléaires, pour un montant de l'ordre de 4,5 milliards d'euros avant impôts. Le groupe anticipe une augmentation de sa dette nette économique du même ordre de grandeur.

Il a ajouté que, sous réserve de la signature des accords définitifs prévue fin juillet, ces modalités ne modifiaient pas ses perspectives à moyen terme présentées en février 2023, que ce soit en termes de résultat net récurrent, de crédit, d'investissements ou de politique de dividendes.