Energie: Les fabricants européens de médicaments génériques pourraient réduire leur production

Reuters

Publié le 28/09/2022 12:29

FRANKFURT (Reuters) - Les fabricants de médicaments européens ont prévenu qu'ils pourraient cesser de produire certains médicaments génériques bon marché en raison de la hausse des coûts de l'électricité et demandent une révision du mode de fixation de leur prix, alors que la crise énergétique s'aggrave.

L'association d'industriels des médicaments génériques Medicines for Europe (MFE), qui représente des entreprises telles que Teva (NYSE:TEVA), l'unité Sandoz de Novartis (SIX:NOVN) et l'entreprise Kabi de Fresenius (ETR:FREG), a envoyé mardi une lettre ouverte aux ministres de l'Énergie et de la Santé des États membres de l'Union européenne ainsi qu'à la Commission européenne.

Selon la lettre, le prix de l'électricité a été multiplié par dix pour certaines usines de médicaments en Europe et le coût des matières premières a augmenté de 50 à 160%.

Les associations de médicaments génériques de l'Union demandent également aux autorités sanitaires nationales plus de flexibilité sur les prix des médicaments, a déclaré le groupe.

"La hausse des coûts de l'énergie ne fait qu'effriter les marges de nombreux fabricants de médicaments essentiels dans le cadre du système de prix fixes en vigueur en Europe", a déclaré le directeur général de MFE, Adrian Van Den Hoven.

Les médicaments génériques représentent environ 70% de tous les médicaments délivrés en Europe, dont beaucoup pour traiter des maladies graves comme les infections ou le cancer, mais ne constituent que 29% de la facture des médicaments de la région, selon MFE.

Selon Elisabeth Stampa, directrice générale de Medichem, un fabricant de médicaments génériques et d'ingrédients pharmaceutiques basé en Espagne, trois voire cinq produits risquent d'être abandonnés en raison de l'impact direct et indirect des prix de l'énergie.

Les médicaments hors brevet sont généralement vendus par des fabricants de médicaments bon marché à des prix fixés par les agences nationales de santé ou les associations d'assureurs, qui réduisent souvent les prix.

La flambée des coûts énergétiques risque de compromettre les efforts déployés pour rendre la région plus autosuffisante, alors que la crise du COVID-19 et la guerre en Ukraine ont aggravé les problèmes d'approvisionnement en matières premières.