Elon Musk offre 43 milliards de dollars pour racheter Twitter et le "transformer"

Reuters

Publié le 14/04/2022 12:39

Mis à jour le 14/04/2022 20:31

par Uday Sampath Kumar et Chavi Mehta

(Reuters) - Elon Musk a proposé de racheter Twitter (NYSE:TWTR) pour 43 milliards de dollars (39,7 milliards d'euros), en expliquant que le réseau social devait être retiré de la Bourse pour pouvoir relancer sa croissance et devenir une plate-forme dédiée à la liberté d'expression.

"Je crois qu'il est très important qu'il y ait un forum inclusif pour la liberté d'expression", a dit l'entrepreneur, devenu récemment le deuxième actionnaire de la société, dans une interview lors d'une conférence de l'organisme TED à Vancouver, en réponse à une question sur les motivations de son offre.

"Avoir une plate-forme publique dans laquelle les gens ont massivement confiance et qui soit largement inclusive, c'est extrêmement important pour l'avenir de la civilisation", a-t-il ajouté, en jugeant notamment que l'algorithme de Twitter devait être en "open-source".

L'offre a été formulée dans une lettre adressée mercredi au conseil d'administration de sa cible et rendue publique jeudi.

Le directeur général du constructeur de voitures électriques Tesla (NASDAQ:TSLA) et fondateur du groupe aérospatial SpaceX se dit prêt à débourser 54,20 dollars par action Twitter, soit une prime de 38% par rapport au cours de clôture du titre le 1er avril, avant la révélation de son entrée au capital à hauteur d'un peu plus de 9%.

Twitter lui avait ensuite proposé d'entrer au conseil d'administration, ce qu'il avait refusé.

Lors de la conférence TED, Elon Musk a dit ne pas être certain de la réussite de son offre mais a assuré avoir les moyens financiers de la mener à bien.

"J'ai les actifs suffisants. Je peux le faire si c'est possible", a-t-il dit sans fournir de détails.

LES INVESTISSEURS DOUTENT

Les investisseurs ne paraissaient pas convaincus dans l'immédiat.

À Wall Street, l'action Twitter était quasiment inchangée à 45,93 dollars en début d'après-midi à New York après avoir ouvert en nette hausse, alors que l'indice Standard & Poor's 500 cédait 0,41%.

Certains estiment que l'offre d'Elon Musk ne valorise pas suffisamment Twitter, devenu un outil de communication mondial pour des utilisateurs anonymes ou célèbres, y compris sur le plan politique.

C'est notamment le cas du prince saoudien Alwaleed bin Talal, qui, sur son compte Twitter officiel, rejette l'offre du fondateur de Tesla en se présentant comme l'un des "actionnaires les plus importants et de long terme" du réseau social.

Dans sa lettre, Elon Musk, conseillé par Morgan Stanley (NYSE:MS), affirme que son offre est ferme et définitive et ajoute qu'en cas d'échec, il reconsidérera sa présence au capital de Twitter.

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"Depuis que j'ai effectué mon investissement, j'ai réalisé que l'entreprise ne prospérera pas et ne servira pas cet impératif sociétal dans sa forme actuelle. Twitter a besoin d'être une entreprise non-cotée pour être transformée", écrit-il au président du conseil d'administration, Bret Taylor.

Elon Musk, qui se présente comme un défenseur inconditionnel de la liberté d'expression, a critiqué à de nombreuses reprises les règles de fonctionnement du réseau social et il a lancé récemment un sondage sur Twitter en demandant à ses quelque 80 millions d'abonnés leur opinion sur le respect de la liberté d'expression par l'entreprise.

PILULE EMPOISONNÉE ?

Twitter va étudier l'offre d'achat avec ses banques conseils, Goldman Sachs (NYSE:GS) et Wilson Sonsini Goodrich & Rosati, a-t-on appris de source proche du dossier.

Citant Dow Jones, CNBC rapporte que Twitter envisage d'avoir recours à une "pilule empoisonnée" pour empêcher Elon Musk de grimper trop fortement à son capital.

"Il devrait être difficile de faire émerger un autre acheteur ou groupe d'acheteur et le conseil d'administration de Twitter sera probablement contraint d'accepter cette offre et/ou de lancer lui-même un processus de vente de Twitter", a commenté Daniel Ives, analyste de Wedbush Securities, dans une note à ses clients.

"Compte tenu du montant de la transaction, nous pensons qu'il est concevable qu'une partie des actions Tesla soient vendues tant sa fortune est liée à l'entreprise", explique pour sa part Angelo Zino, analyste financier de CFRA Research.